Le Sefafi revient dans le débat. Il est toujours aussi critique avec le régime actuel. Pour cette organisation de la société civile, une grande partie des accusations portées par les députés contre le président de la République sont fondées. Pourtant, le Sefafi reconnaît que les députés sont corrompus autant qu’ils réclament le maximum d’avantages personnels au détriment de l’intérêt collectif.
Le Sefafi est devenu bavard durant cette IVème République mal partie. Hier, une publication de l’organisation examine la situation qui prévaut actuellement et porte des solutions à la crise institutionnelle actuelle. Car le Sefafi, selon son communiqué, est convaincu que « le pays supportera mal une nouvelle période d’incertitude institutionnelle ». Du coup, Sahondra Rabenarivo et consorts suggèrent « l’intervention d’un accord entre la Présidence et l’Assemblée nationale, qui ne soit pas une hypocrisie sans lendemain ». Cet accord « règlerait les modalités de leur collaboration d’ici à la fin de la législature, contraindrait l’ensemble des députés à revenir au choix politique que les citoyens ont validé en les élisant, et à faire savoir publiquement s’ils soutiennent le parti présidentiel et le gouvernement ou s’ils se situent dans l’opposition », estime le Sefafi. En contrepartie, selon toujours le Sefafi, l’Assemblée se désisterait de sa demande de déchéance et le Président s’engagerait à ne pas dissoudre l’Assemblée d’ici la fin de la législature.
Pourtant, le Sefafi n’écarte pas les critiques portées contre le président de la République et l’Assemblée nationale. Cette organisation affirme que « le Président de la République n’a cessé d’interférer dans le fonctionnement de l’Assemblée, et une grande partie des accusations portées par les députés sont fondées ». Veut-elle alors la déchéance du président de la République ? Alors qu’aux yeux du Sefafi, l’Assemblée nationale, elle aussi, court aux dérives et « n’est pas exempte de reproches ». « Les majorités à l’Assemblée se font et se défont selon la logique de la corruption, à coup de mallettes de billets de banque et de cadeaux », affirme le Sefafi. Les députés, eux, sont aussi « champions de l’absentéisme alors que leur première et ultime fonction est de voter les lois », dixit toujours le Sefafi. Par ailleurs, « les députés ont une volonté obsessionnelle de réclamer le maximum d’avantages personnels (voitures 4x4, passeport diplomatique…) », dénonce l’organisation. Les députés semblent être, selon toujours le Sefafi, à la fois à la solde de l’exécutif (au niveau de leurs attributions) et contre lui (pour des raisons bassement matérielles).
Pour la Sefafi, la responsabilité dans ce flottement institutionnel est partagée entre la présidence de la République et l’Assemblée nationale. « Votée le 26 mai par 121 voix sur un total de 151, la mise en action d’une procédure en vue de la déchéance du PRM du Président de la République est la conclusion provisoire, et logique, d’un conflit qui remonte aux premiers jours de la législature », soutient le communiqué du Sefafi. Et, étant donné la conjoncture qui prévaut depuis le début des mandats des députés, « la dissolution de l’Assemblée aurait été une œuvre de salut public qu’il aurait fallu entreprendre dès les premières dérives. Le Président de la République a préféré la maintenir en place pour mieux se servir d’elle : il est aujourd’hui victime de son propre jeu », selon toujours le Sefafi. Il convient alors selon le Sefafi de changer complètement les « mœurs politiques » sinon « qu’il s’agisse du président de la République, du gouvernement, des parlementaires, des magistrats ou des forces armées, la situation ne s’améliorera pas, même en dissolvant toutes les institutions et en changeant de constitution ».
Visiteurs
3.668.613