L’Itasy en plein essor

26/12/2012

Le soutien aux producteurs ruraux, bien que visible et palpable, n’en est pas assez, car pour les artisans malagasy, les matériels et les débouchés restent problématiques. La région d’Itasy, renommée par ses potentiels touristiques et de ses activités économiques inhérents à cette filière, est en pleine expansion. La poterie devrait permettre à la région de retrouver son prestige d’antan. Durant le salon de l’Itasy la semaine dernière, cette région a démontré, qu’elle a son avenir dans la poterie. Malgré les défis qu’elle doit affronter, il est certain que la poterie pourrait bien contribuer au développement de la région si elle est bien appuyée, surtout en facilitant l’acquisition des matières premières nécessaires.

Les confectionneurs de vase de cette région, par contre, n’ont pas les moyens nécessaires pour assurer une production continue car les équipements sont vétustes. D’ailleurs, ce fut toujours l’un des facteurs de blocage à la filière artisanat depuis des lustres. José Randrianandraina, artisan potier, a souligné. « Je manque de matériel pour mon atelier. J’ai besoin d’un broyeur car, à défaut, je ne peux point améliorer la qualité des mes œuvres. C’est en fonction de la qualité de l’argile utilisée que sera définie la qualité des bonbonnières ou des vases confectionnées. Je dois emmener l’argile brute chez un broyeur, alors que ce dernier utilise sa machine pour broyer des provendes pour animaux. Ce qui corrompt la qualité de l’argile broyée obtenue. Donc, si je veux assurer la qualité de mes produits je dois être autonome en termes de matériel. Or j’en manque beaucoup ». Cet artisan a souligné qu’il a déjà négocié avec l’organe « prospérer » pour l’obtention de son matériel, à condition qu’il participe aux apports, ce qui ne lui est pas possible. En termes de marché, José Randrianandraina arrive à écouler des centaines de vases lors des foires comme le salon de l’Itasy. Dans les quatre foires auxquelles il a déjà assisté depuis sa genèse en mai 2012, José s’est présenté avec deux cents articles et rentre avec seulement, une dizaine de vases. Pour les artisans de la région d’Itasy, la poterie pourrait bien être une réussite si cette filière est bien appuyée. Les objets qu’ils ont exposés au salon de l’Itasy, sont de très bonne qualité. Un pot est vendu à partir de 1000 Ariary et peut aller jusqu’à 60.000 Ariary.
Utiliser des opérateurs de marché !
Comme tous produits artisanaux, la tendance veut que ces produits soient toujours destinés à l’exportation, comme s’ils sont confectionnés pour les étrangers. Même si cela est vrai, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo a bel et bien souligné qu’il faut faire bon usage des opérateurs de marché dont « prospérer » met à la disposition des artisans. « En tant que producteurs, vous devez utiliser ces opérateurs de marché pour trouver des débouchés à l’intérieur du pays. Il y a des marchés pour vos produits à l’intérieur mais pas seulement à l’extérieur. Une société doit offrir des cadeaux à ses employés, sauf en cas de déficit, chaque année. Donc, faites bon usage de ces opérateurs de marché en les incitant à faire le tour des grandes entreprises en les incitant à offrir des produits artisanaux à leurs employés au lieu d’articles chinois. Vous devriez utiliser cet atout à votre disposition comme tremplin pour votre activité ». L’organisme « prospérer » qui travaille de près avec tous les artisans ruraux, a mis en place le couple « OP et OM » dont le but est d’aider les artisans à se mettre en relation avec les marchés. Donc, la région d’Itasy et la poterie, avec le soutien des opérateurs de marché au sein de « prospérer », va marquer l’expansion de l’estime de la région proprement dite.