Hausse continue en pleine crise

28/12/2012

La situation des opérateurs ne cesse de se dégrader sur fond de crise politique qui a causé des difficultés économiques et sociales pour le pays. Il semble que le marché des matières premières est épargné par la crise. Malgré les difficultés que traverse le pays, le prix des matières premières n’a jamais baissé, au contraire. Plusieurs sociétés ont subi la hausse de prix des matières premières qu’elles utilisent dans la transformation de leurs propres produits.

C’est le cas de la société Artic, fabricant de peinture sise à Tanjombato. Pour cette société gérée par Barijaona Andriamanalina, le prix des matières premières pour la composition de peinture a augmenté de 30%. « Face à la hausse, on essaie de survivre car nous avons besoin de matières premières pour la peinture et nous importons presque toutes nos matières premières. Quand elles sont généralement en hausse, il y a certain prix de nos produits que nous devrons réviser à la hausse. En outre, si l’on peut, ne serait-ce que pour avoir un petit bénéfice sur un tel produit, on ne va pas recourir à la révision des tarifs car nous savons tous que si nos produits sont trop chers, nos clients opteront pour les importations. Donc, on essaie de jongler sur la situation ». La société Artic lance un défi de concurrencer les peintures importées. Elle importe les solvants, les pigments, les liants, les charges, et les adjuvants pour la production de peinture. Le kilo de peinture à l’eau se vend à 1800 ariary contre 3000 ariary pour celui de l’importation. Par contre, le kilo de peinture à l’huile varie entre 6000 et 8000 ariary selon la qualité, contre 9000 ariary et 10000 ariary pour les peintures importées. Barijaona Andriamanalina a souligné que les matières premières sont cruciales à la production de peinture mais à présent, les sociétés nationales ne font que vivoter. Les opérateurs sont perturbés dans le calcul de bénéfice compte-tenu de la fluctuation de prix des matières premières qui occupent la plupart de leur charge.
Abandon
Certains ont rudement survécu à la crise mais plusieurs ont du déposer le bilan et mettre la clé sous le paillasson car les activités ne sont plus rentables. Ramartour, une société spécialisée dans la fabrication de papier Antemoro et quelques produits artisanaux destinés à l’exportation, est parmi les sociétés qui ont du fermer l’atelier parce que la crise a affecté le marché. « Pour notre activité artisanale qui est à base de bois et de fibre végétal, on a du fermer l’atelier en 2010 à cause de la crise et surtout à cause de l’interdiction d’exporter les bois précieux. En plus, le prix des matières premières a augmenté constamment. C’est la raison pour laquelle nos partenaires ont choisi d’abandonner l’activité ». Non seulement, les opérateurs subissent des hausses sur les matières premières, mais ils sont aussi obligés d’endurer les effets néfastes de la politique. Quand ce calvaire va-t-il se terminer ?