Réticence sur les nouveaux bus

15/01/2013

A l’issu de leur voyage organisé en Chine en décembre, les transporteurs semblent sceptiques sur le prix de ces bus. Selon ces transporteurs, le prix de ces bus chinois est trop élevé, même détaxé. Les choix ont été fixés sur deux types de véhicule. Le premier à 21.000 dollars qui compte 30 places dont 19 assises et 11 debout. Le second à 40.000 dollars qui comporte 40 places dont 25 assises et 15 debout. Le président de l’UCTU, Bernardin Andriambinitsolomora livre ses impressions.

« On nous a promis que le président Rajoelina va négocier avec les institutions financières pour l’achat de ces bus. A cet effet, il n’y aura pas de premier versement lors de l’achat. A ce prix là, nous éprouvons toujours de la difficulté pour le paiement car même si ces nouveaux véhicules sont déjà exonérés de taxes, de TVA et aussi de commission concessionnaire, on a toujours à payer les frets qui s’élèvent autour de 14 millions d’Ariary. Nous attendons une rencontre avec le président pour se fixer là-dessus. Nous pensons échelonner le paiement de ces nouveaux bus en 4 ans, à raison de 900.000 ariary par mois selon notre étude. Cette étude comprend les entretiens. Mais tout dépend du président Rajoelina car c’est lui qui est l’auteur du projet ». Ces opérateurs semblent se méfier car selon eux, le prix est trop élevé alors que la rentabilité est faible car c’est du « made in China ».
Un projet ou un business ?
Beaucoup pense que ce projet a des dessous financiers car, selon des transporteurs expérimentés dans le domaine, ces nouveaux véhicules ne résisteront pas plus longtemps avec l’état des routes de la capitale, étant donné que ces bus sont conçus pour le transport urbain. Selon le président de l’UCTU, leur souhait serait que les 1600 opérateurs ayant leur licence, arrivent à en posséder au moins une. Or la faisabilité de ce projet suscite des interrogations, vue la qualité et l’étroitesse des ruelles de la ville. Beaucoup soupçonnent une affaire louche car si ce projet doit passer par des commissions concessionnaires, selon les experts, un appel d’offre est obligatoire, mais il semble qu’on n’a pas suivi cette procédure et que ce marché va être attribué à un concessionnaire au choix du président. Même si une entité spéciale sera mise en place d’ici un mois et demi pour gérer l’emprunt auprès des institutions financières, les opérateurs dans le transport sont incrédules face au prix qui leur est imposé. Difficile de croire que les transporteurs pourront s’acquérir de ces nouveaux bus. En outre, aucune étude n’a été faite sur les types de bus adaptés aux routes de la capitale. Donc, s’agit-il d’un projet ou d’un business ?