L’importation est plus rentable

16/01/2013

La production moyenne en riz à Madagascar est de l’ordre de 4 millions de tonnes, selon le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture. Pour les opérateurs, leur profit réside à l’importation. Madagascar vit à présent sous le régime de l’importation de PPN car pour les opérateurs économiques, c’est l’unique voie pour renflouer leurs chiffres d’affaires en ces temps de crise. D’après le Secrétaire Général du ministère de l’Agriculture, Philibert Rakotoson, « il est plus rentable pour les opérateurs du riz d’importer de la Thaïlande, plutôt que de collecter le riz local. Les opérateurs ne pensent qu’à la rentabilité dans leurs activités. En plus, le problème d’infrastructure, notamment, l’état des routes, n’est pas encore fixé, les opérateurs roulent pour le riz importé pour satisfaire l’approvisionnement local ».

Pour le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, la maîtrise de l’approvisionnement par le riz local, dont le « vary gasy », dépend de la qualité de l’infrastructure routière car le coût de transport, avec le mauvais état des routes, va augmenter. Cela incite les opérateurs à se focaliser sur les importations de riz. En plus, toujours selon Philibert Rakotoson, « importer du riz est plus sûr que de faire confiance aux collecteurs en ce moment. La sécurité de l’approvisionnement est plutôt assurée et tout le monde trouvera son compte. Les fournisseurs des pays exportateurs sont plus professionnels et inspirent plus de confiance que ceux à Madagascar ». De ce fait, il y a un risque énorme de déséquilibre sur la balance commerciale car le pays perd de plus en plus de devise sur les importations. Selon l’Observatoire du riz, le « vary gasy » coûte en moyenne 1260 ariary, le « makalioka » à 1.320 ariary et le « tsipala » à 1.260 ariary.
Sécurité alimentaire
Selon toujours Philibert Rakotoson, la question de sécurité alimentaire n’est même pas un fait qui doit être discuté, car même si l’approvisionnement local est faible, ceci sera compensé par les importations. En outre, la question de pouvoir d’achat n’est pas un sujet à écarter selon lui toujours. « Il y a trois composantes physiques qu’il faut souligner lorsqu’on parle de sécurité alimentaire. Premièrement, la disponibilité du produit. Nous savons que « le vary gasy » est un type de riz que l’on trouve tout au long de l’année. Le deuxième volet, l’accessibilité. Est-ce le prix est abordable au point que tout le monde peut en acheter ? Et le troisième point est la stabilité. Est-ce que le produit est disponible à tout moment ? Notons que la production locale en riz n’est pas à même de satisfaire le marché local durant l’année. Pour Madagascar, ceci est compensé par les importations. Donc, l’Etat doit orienter ses objectifs vers ces trois points, sans oublier le volet sécurité sanitaire des aliments ». Jusqu’à présent, pour assurer une pérennité sur l’approvisionnement en riz, les opérateurs se tournent plus vers l’importation. Mais cette opération est source de sortie de devise qui va porter atteinte à la réserve en devise du pays.