L’instabilité revient et risque de durer !

22/02/2013

La « Matinée d’animation et de communication », organisé par le Plan d’Action aux Développement Rurale, à travers le Réseau des Observatoires Ruraux et l’Observatoire du Riz et en collaboration avec le CIRAD, s’est tenue hier à la grande salle de la Vice-Primature chargée de l'Economie de l'Industrie, à Anosy.

Cette matinée a évoqué une menace comme celle en 2008 et 2009 sur les crises mondiales, dues à l’instabilité des marchés agricoles. Selon Rivolala Razaka le responsable au niveau de l’Observatoire du Riz, « cette instabilité a été d’une envergure mondiale en 2008 et 2009 mais c’est grâce aux mesures que nous avons pris en ces temps-là qu’on a pu atténuer les effets. D’ailleurs, Madagascar est déjà habitué à ces instabilités à cause des cyclones et des inondations. Il y a des impacts négatifs à ces phénomènes, non seulement pour les consommateurs, mais pour le pays entier. Il faut prendre des mesures car beaucoup sont les pays qui importent des produits agricoles. Dans le cas où les mesures ne sont pas prises et en tant que technicien, on regarde les mouvements des hausses des prix, on rapporte tout ce qui se passe dans les meilleurs délais, mais la décision est du ressort politique. Nous vivons, dans une condition où les prix du riz sont à leur plus haut niveau et si des solutions ne sont pas avancées dans les brefs délais, j’ai peur que c’est le pouvoir d’achat des ménages malgaches qui risque de succomber à des crises ». Il faut sans doute savoir appréhender les mouvements car en ce moment, les prix du riz sont en hausse de 100 ariary à cause des conditions climatiques mauvaises.
Une substitution possible
La question de l’instabilité des prix agricoles est revenue au cœur des préoccupations depuis la flambée des prix internationaux de 2008 et des perspectives à moyen terme d’un retour à une volatilité récurrente. Il y a aujourd’hui consensus sur le fait qu’une trop forte instabilité des prix est préjudiciable, tant pour les consommateurs que pour les producteurs agricoles, et que ses effets sont particulièrement néfastes pour les pays pauvres. « Noter que lorsqu’il a un retard en approvisionnement des producteurs, les prix dégringolent. Ce problème d’instabilité va sans doute causer un basculement du régime ou des habitudes alimentaires des ménages malgaches car les prix de ces produits agricoles risquent d’être en hausse constante. Le riz risque d’être substitué avec du manioc, du maïs et des sortes de céréale car en ce moment, le prix du riz est à 1500 ariary sur le marché local. Ce montant est exorbitant si l’on parle d’argent mais à comparer avec le coût de la vie actuelle, c’est le pouvoir d’achat qui est en péril », ajoute ce responsable du PADR. L’OdR a contribué à une étude comparative sur la gestion de l’instabilité des prix, basée sur une série d’études de cas nationales de pays en développement, à travers une analyse plus approfondie des politiques mises en œuvre sur les produits alimentaires de base à Madagascar, au Mali, et en Zambie, et de leur impact sur les prix.