Une filière dans l’impasse !

20/03/2013

Les actions du ministère du Commerce sont axées sur la promotion des exportations du poivre sur le marché extérieur. Avec l’appui de la Communauté Internationale de Poivre ou IPC, la filière espère un regain de sa notoriété qui fut de 20.000 tonnes par an. Le marché mondial du poivre est actuellement prospère mais il semble que la Grande île n’est pas encore d’entrer dans la compétition de si tôt sauf si des efforts d’accroître les zones de plantation sont entrepris. Il faudrait alors attendre quelques années pour la vitesse de croisière.

De 20 000 tonnes auparavant, pour chuter à 2000 tonnes d’exportation, on peut dire que la situation est tragique pour la filière poivre car celle-ci n’est pas capable de contribuer au développement du pays alors que les internationaux misent sur Madagascar. Le problème majeur pour cette filière serait la négligence des paysans producteurs dans le traitement des poivriers. Les marchés mondiaux offrent des opportunités de développement pour le pays mais comme la culture du « médecin après la mort » qui s’est développée dans le pays, il est difficile pour Madagascar de combler une demande de 40.000 tonnes sur le marché asiatique par exemple. « Redonner à la filière poivre la place qui convient », tel est le slogan que le ministère du Commerce s’est choisi pour faire en sorte que la filière reprenne ses couleurs. Selon un communiqué du ministère du Commerce, « le poivre a un avenir certain et le pays en tirera de grands bénéfices mais il faut redonner au poivre la place qu’il mérite. Entre autres par la mise en place d’une plateforme régionale ou nationale pour le poivre ». La filière est dans l’impasse car même avec tous les efforts déployés par le ministère de tutelle, passer d’une production de 2000 tonnes par an, pour essayer de couvrir une demande supérieur à 40.000 tonnes, représente un défit énorme et plusieurs années de persévérance pour combler ce gap énorme entre l’offre et la demande.
Situation actuelle positive
La semaine dernière, le ministère du Commerce, dirigé par le ministre Olga Ramalason, a effectué une descente dans le Sud-est de l’île à Farafangana plus précisément, afin d’apprécier et de constater de visu les efforts des cultivateurs qui ont suivi les indications des techniciens de la Communauté Internationale de Poivre, permettant de doubler la production actuelle. Au cours de cette mission, la ministre a pu visiter trois champs de poivrière. Toutefois, le problème pour la plantation du poivre à Madagascar reste la plantation traditionnelle car le poivre pousse sur les arbres et au hasard. De ce fait, la récolte est difficile par la suite. Notons que le poivrier est une plante grimpante et incontrôlable, elle montre haut sur les arbres et pour cueillir les gousses, les ouvriers sont contraints d’arracher les plantes, ce qui peut les tuer. Si les ouvriers, par contre, plantent convenablement les pieds de poivrier, selon les techniques modernes de culture de poivre, le poivrier peut vivre et produire pendant plus de 50 ans avec un rendement 4 fois plus important que celui d’une plantation traditionnelle. Un paysan producteur qui suit les normes actuelles de soin des poivriers, peut vivre de la récolte annuelle qui a lieu normalement au mois de mars.