Moins compétitif malgré les potentialités

09/04/2013

Les enjeux économiques du secteur agricole sont énormes. Un réel potentiel, mais qui est également le plus négligé aussi. Les étrangers sont les seuls à se préoccuper des bienfaits que l’Agriculture pourrait apporter au pays. La COI et France Volontaire ont pu remarquer les richesses du sol malgache pour prétendre que les enjeux sont énormes. Un événement économique concernant le milieu agricole dans la Grande île s'est déroulé jeudi dernier au restaurant O'FOSA, enceinte Villa Pradon Antanimena. Des conférences, des échanges-débats et des témoignages de volontaires présents, étaient au programme de cette manifestation axée autour du thème : Les enjeux du secteur agricole à Madagascar.

Trois intervenants se sont mobilisés pour faire état de la situation actuelle de l'agriculture à Madagascar. Monsieur Eric Penot, chercheur et agroéconomiste (CIRAD), a démontré que 80% de la population rurale vivent de l'agriculture et que peu de paysans ont des machines pour faciliter et accroître leur production. Même si de nombreuses issues de diverses associations ont été mises en place dans toute l'île, 60% des gens ne savent ni lire ni écrire ou n'y ont pas accès. Selon Caroline Piquet, l'Agence Française de Développement (AFD) montre dans son bilan que les impacts économiques de l'agriculture sont modestes et qu'il y a une faiblesse de compétence d'appui. Monsieur Edouard Rabeniary, de l'Union Nationale des Maisons Familiales Rurales (MFR), a constaté que 60% de la population ont moins de 20 ans et l'agriculture familiale est moins compétitive en dépit des potentialités. « Nous avons un faible niveau d'instruction », a-t-il ajouté. Il y a 300 000 jeunes sans qualification professionnelle à insérer annuellement dans la vie active. Cet effectif pourra atteindre plus de 700 000 en 2050. En bref, ces intervenants ont fait découvrir à l’assistance, la vraie face du secteur agricole à Madagascar. Il y a peu d'agrobusiness, alors que l'agriculture tient une place importante dans l'économie du pays.
Et pourquoi alors ?
L’on se demande bien pourquoi ces enjeux ne sont pas réellement introduits dans les politiques de croissance économique du pays, pour ne pas dire de l’Etat. Les seules choses que ces soi-disant hommes d’Etat voient, ce sont les milliards d’ariary que les trafics de bois de rose rapportent, ceux des centaines de kilos d’or ou les bénéfices tirés de la vente des terres aux étrangers. Tout le monde prétend aimer la patrie alors que le peuple malgache ne cesse de s’appauvrir de jour en jour. Le développement économique doit passer par le secteur agricole car celui-ci présente un atout majeur, selon les professionnels dans le domaine. Le projet de la COI, par exemple, est d’approvisionner cette région par des produits malgaches. Plusieurs investissements seront en jeu dans ce projet. Donc, les observateurs se demandent bien si les Malgaches vont en tirer profit ou perdre une nouvelle fois leurs terres. En tout cas, le débat organisé par France Volontaires, la semaine dernière, a donné un réel aperçu de la situation de l’agriculture à Madagascar. Les dirigeants malgaches n’oseront jamais divulguer de telles confidences de peur de perdre la face !