Difficile rétablissement

12/04/2013

Les agriculteurs de la province de Sud ont été frappés successivement, par les inondations récentes, puis par l’invasion de criquets pèlerins, qui menacent la sécurité alimentaire de l’une des régions les plus pauvres du pays.

Un agriculteur de 52 ans originaire de Fenerive, à environ 100 km au sud de la ville de Tuléar, tire d’habitude un revenu correct de ses sept hectares de terres. Soit 100 sacs de riz et 70 sacs de haricots. Il en consomme 30% et vend le reste sur le marché. La région fut touchée par le cyclone Haruna, en février 2013 et les champs de riz et de maïs de cet agriculteur ont été inondés et entièrement détruits. Il a vendu deux de ses zébus pour gagner un peu d’argent et a attendu que l’eau se retire pour planter des légumes, mais aujourd’hui, les essaims de criquets pèlerins ont envahi ces champs. Selon cet agriculteur, les insecticides traditionnels – composés d’excréments de zébu, de chili en poudre et de graines de margousier – n’ont plus d’effet sur les criquets. En plus, les dahalo ont volé les deux dernières vaches de cet agriculteur de 52 ans. La stabilité économique de cette région du Sud est en quelque sorte entre le marteau et l’enclume.

Un défi, un enjeu indomptable
Dans ces conditions là, les activités économiques du Sud ne seront jamais stables car c’est la région la plus vulnérable aux catastrophes naturelles et la terreur que les habitants éprouvent à cause de l’insécurité, n’est qu’une cerise sur le gâteau. Lors de ces horribles dégâts causés par Haruna, les agriculteurs ont eu besoin de conseils pour nettoyer leurs champs ainsi que de pesticides pour se débarrasser des criquets. Sur 25 hectares par exemple, au moins 10 ont été détruits par les inondations. Il a fallu une semaine pour que l’eau se retire. Et une semaine plus tard, les criquets sont arrivés et il ne restait plus que deux hectares de cultures. Une réflexion a lieu d’être : comment cette région va-t-elle se développer dans de telles circonstances ?