Il y a priorité et priorité !

24/04/2013

L’invasion de criquets dans presque toutes les parties de l’île commence à être décourageante pour les 13 millions de Malgaches qui sont exposés au risque de famine car c’est la sécurité alimentaire qui est en jeux. La question de priorité se pose car en ce moment, les criquets continuent le ravage des champs de culture. Et durant tout cela, le président de la HAT continue ses tournées régionales d’inauguration. Il y a là, priorité et priorité. Le ministre de l’Agriculture, Roland Ravatomanga a reçu une promesse de la part de la communauté internationale, l’attribution la somme nécessaire pour la lutte antiacridienne mais à condition que l’Etat apportera sa contribution d’une valeur estimée à 7,5 millions de dollars pour la cause. Donc, le déblocage de ce financement d’urgence dépend de la mise en application des conditions imposées par les bailleurs de fonds. Le peuple est en ce moment déconcerté.

« On ne sait plus à présent la vraie priorité de l’Etat car il semble que les élections passent avant tout ! Récemment, dans les journaux et à la télévision, on ne parle que d’élection alors qu’un autre danger, très grave, menace tout le pays. Les criquets commencent à atteindre les hautes terres. A la suite du cyclone Haruna, les conditions ont été favorables pour l’éclosion des larves de criquets donc, ils seront en masse prochainement ! De quelle sortie de crise parle-t-on si après les élections, tous les champs de culture n’arrivent plus produire de nourriture ? Qu’allons-nous manger ? ». Les partenaires financiers ont exprimé leur intention de soutenir la campagne antiacridienne d’urgence au début du troisième trimestre. La communauté internationale exige toutefois une contribution, d’au moins le tiers des charges financières nécessaires, soit 7,5 millions de dollars sur les 22,5 millions requis, de l’État malgache. Rappelons qu’il s’agit là d’une opportunité devant laquelle on ne peut se détourner pour éviter la ruine du secteur agricole malgache.
On est dans l’urgence ! Que va-t-on faire ?
Tout le monde semble être préoccupé par la situation politique et néglige ce détail. Il est bien important de rappeler que 2/3 des terres arables malgaches dans une quinzaine de régions sur 22, seront couvertes par les essaims si cette campagne d’urgence n’est pas lancée. Pas moins de 13 millions de Malgaches seront exposés au risque de la famine et ce délai est juste deux mois après la date du premier tour de l’élection présidentielle. Au deuxième tour, selon le calendrier électoral, les 2/3 des champs de culture seront détruits. Ceci pour démontrer dans quelle situation le pays se trouve si cette campagne d’urgence de lutte antiacridienne ne sera pas lancée au mois de juin prochain. Les œufs de criquets sont prévus éclore, tandis que les larves arriveront à maturité après ce délai. Pour certaines régions, comme le Bongolava et l’Itasy, plus de la moitié des produits des champs est déjà dévastée par les essaims de criquets. Les agriculteurs et le ministère de l’Agriculture se retrouvent dans la vulnérabilité de lutter contre ce fléau. Est-ce que le président de la transition Andry Rajoelina pense à trouver les moyens de trouver les 7,5 millions de dollars exigés par la Communauté Internationale ou va-t-il sauver sa face auprès des personnes qu’il a appauvries durant ces quatre années et qui risque encore de s’aggraver à la fin de son régime ?