Ras-le-bol des politiques !

29/04/2013

Encore une fois, les réactions ne cessent de fuser de partout ! Il semble que les politiques se soucient peu du danger qui guette le pays, dont l’invasion acridienne, source d’insuffisance alimentaire, l’insécurité qui menace à tout moment chaque citoyen et le pouvoir d’achat des Malgaches qui ne cessent de s’étioler. Hugues Rajaonson du centre de réflexion des économistes de Madagascar (CREM) dénonce l’incurie des autorités. Il y a des priorités plus absolues que les élections et qui doivent être réglées sur-le-champ. Les économistes sont en colère ! Hugues Rajaonson a souligné que « l'invasion des criquets démontre une fois de plus, l’incompétence flagrante des autorités publiques actuelles. Elles ne savent même pas que l'éradication de l’envahissement de ces insectes fait partie des tâches courantes dont elles ont la responsabilité. A moins que les hôpitaux aux normes ne servent à sustenter les victimes de la famine à venir.

Je suis également horrifié de cette pléthore de candidats à la présidence. Ils préfèrent assouvir leur soif de pouvoir, plutôt que d’essayer de contribuer à combattre le danger de l'invasion acridienne. Résolvons tout d'abord ce problème de criquets, ensuite essayons de trouver des solutions sur les questions non tranchées qui peuvent compromettre les cheminements vers des élections crédibles, transparentes et acceptées par tous. De mon point de vue, il n'y a pas lieu de reculer la date des élections, seulement il y a des priorités préalables au bon fonctionnement de la IVème République que nous devons discuter autour d'une table ». La situation économique est au plus pire de sa situation. Donc, face au changement climatique, l’insécurité alimentaire et l’extrême pauvreté, des décisions d’accompagnement doivent être avancées. Durant les quatre années de transition, les politiques n’ont fait que de lutter pour leur propre intérêt, en négligeant l’intérêt supérieur de la nation.

Et ils n’en sont même pas conscients !

La Communauté internationale, à travers la Représentante des Nations Unies, veut paraître encore une fois, comme le sauveur des malheureux Malgaches affamés. « Cette communauté ne jure que par les élections présidentielles comme si celui qui va être élu, sera à la hauteur des problèmes immédiats et structurels de Madagascar et que des crises postélectorales ne seront plus à craindre », ajoute Hugues Rajaonson. Conformément à cet entêtement, bon nombre de candidats inconscients – qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez - ne savent même pas qu'à très court terme, le malheureux élu aura la lourde tâche de prendre les rênes d'un pays ingouvernable : armée divisée, politiciens assoiffés de pouvoir, groupes de pression divers qui n'attendent que la mise en œuvre des revendications touchant leurs avantages, population en quête de nourriture car victime de famine. Hugues Rajaonson insiste. « Cette communauté internationale - qui se croit être Dieu le Père - est-elle aussi consciente de l'énorme erreur qu'elle est en train de commettre ? Sans être extrémiste ni habité d’un chauvinisme déplacé, j'ose déclarer que Madagascar n'appartient pas à la communauté internationale. L'avenir de Madagascar appartient aux Malgaches mais surtout pas à quelques politiciens ! Le règlement des affaires des Malgaches revient aux Malgaches. Si ces politiciens aiment vraiment leur pays, ils doivent attendre que les problèmes en suspens qui risquent d’emmener le pays à des crises récurrentes soient tranchées une bonne fois pour toute, avant de focaliser leur énergie sur leur candidature. Une attitude qui démontre une fois de plus l’égoïsme de ces politiciens ». Pour assurer la neutralité de l’administration, cet économiste préconise que les candidats qui occupent un poste ministériels doivent quitter dès leur intention, le gouvernement. Il est même nécessaire que toute l’équipe du gouvernement actuelle soit remplacée par des techniciens totalement neutres. Tous les partis qui soutiennent des candidats doivent aussi quitter le gouvernement. Les politiques n’ont fait que détériorer l’économie du pays et tuer le peuple.