Faire des Malgaches les premiers consommateurs

13/05/2013

Le Commerce Equitable et Solidaire est peu connu des Malgaches. Cependant, il figure parmi les pratiques commerciales du monde. Dans ce domaine, Madagascar a besoin d’efforts. La célébration de la journée mondiale du commerce équitable et solidaire le 11 mai dernier dans l’enceinte de l’entreprise CODAL Ankorondrano, marque un pas vers l’objectif. L’Association Nationale du Commerce Equitable et Solidaire à Madagascar (ANCESM), organisatrice de l’événement, a inauguré officiellement la première boutique « équitable et solidaire » dans la Grande île.

Le principe du commerce équitable est d’aider les producteurs des pays en développement à se développer de façon durable, en leur garantissant un revenu suffisant pour répondre aux besoins fondamentaux de leur famille (santé, éducation, logement...) et investir dans le développement de leur communauté. Cette forme de solidarité économique constitue également un moyen pour promouvoir les droits humains. Lors de la célébration de la journée mondiale, le but de l’Association nationale du Commerce Equitable et Solidaire est de promouvoir les produits issus de ce type de commerce pour que les nationaux en consomment. Sariaka Nantenaina, secrétaire générale de l’ANCESM, a souligné. « Nous voulons que les Malgaches soient les premiers consommateurs des produits équitables. Il est préférable de faire connaître aux Malgaches qui vivent à Madagascar, ce qu’est le commerce équitable et solidaire pour qu’ils puissent acheter. Donc, dans le commerce équitable, nous essayons de réduire le plus d’intermédiaire, comme les grossistes, les revendeurs et les détaillants, pour que les consommateurs aient un prix juste sur les produits équitables et solidaires. Même si Madagascar a beaucoup à entreprendre, nous avons déjà fait un grand pas en inaugurant cette première boutique équitable ». Un producteur arrive à établir un prix juste et équitable en prenant compte l’aspect social et environnemental. Le commerce équitable entend intervenir comme un complément au commerce international classique mais selon l’ANCESM, le marché intérieur doit avoir plus de succès.
C’est une philosophie !
Des initiatives économiques développées par des organisations privées de l’économie solidaire ou populaire mondiale ont démontré qu’il était possible de réaliser des échanges économiques à partir de formes de coopération sociale, de système de libre échange, de modèle de finances éthiques et solidaires pour répondre aux besoins de biens et de services des populations dans le monde. Selon Sariaka Nantenaina, « le commerce équitable et solidaire n’est pas seulement une question d’argent mais c’est en quelque sorte une philosophie pour promouvoir un commerce pour qu’il y ait un développement durable. Le thème choisi pour cette année est [semons l’équitable, récoltons le développement durable]. De par ce thème, les producteurs doivent penser à l’environnement car si les matières premières surviennent à être épuisés, on ne pourrait pas avoir de durabilité. Si les consommateurs achètent les produits équitables, l’économie des producteurs s’améliorera ainsi que celle du pays ». L’ANCESM projette d’instaurer au moins une boutique équitable dans ses 10 régions d’intervention et elle ambitionne d’intégrer d’autres filières autres que l’artisanat qui est encore majoritaire dans l’association.