Bouffée d'oxygène en temps de crise

23/05/2013

Financer la création d’un restaurant, une poissonnerie ou la vente de charbon de bois... Les possibilités offertes par les microcrédits sont vastes à Madagascar, où les habitants subissent les effets néfastes d'une crise sociopolitique qui dure depuis 2009.

Dans un long reportage, le site d'IRIN expose le surprenant monde de la microfinance dans la Grande île où 70% de la population vit au dessous du seuil de la pauvreté, selon des statistiques onusiennes, et où seulement 4% des foyers sont rattachés au secteur bancaire classique. Dans ce contexte, la microfinance apparaît comme une alternative économique de choix. Apparue pour la première fois dans les années 90 à Madagascar, le microcrédit connaît une croissance rapide dans les années 2000. Il représente aujourd’hui 244,4 milliards d’ariary et touche environ 19% des foyers du pays, d'après des chiffres de la direction du Trésor Public. Cependant, le recours au microcrédit n’est pas encore ancré dans la mentalité malgache. Des spécialistes du secteur évoquent un besoin de sensibilisation, de formation et d’accompagnement des petites entreprises.
Un gros réseau
Actuellement, Madagascar compte un réseau d'un millier de vendeurs ambulants ayant bénéficié d'un microcrédit. Un cycle d’emprunt en 9 étapes est proposé, allant d’un minimum de 80.000 ariary à 300.000 ariary. Chaque fois qu’un crédit est remboursé, le plafond de l’emprunt suivant est relevé. Les délais de remboursement peuvent s’étendre sur un an mais l’accord de prêt initial impose aux emprunteurs d’épargner entre 200 et 400 ariary par semaine. Le microcrédit est une occasion sans précédent pour les familles malgaches de pouvoir obtenir de meubles, d’une nouvelle télévision ou d’une nouvelle chaîne HIFI. La plupart des familles en usent pour des petits commerces pour un surplus de revenus mensuels familiaux. Surement, ces derniers n’hésitent pas à mettre leurs biens comme garantie mais à cause de la crise, ces détails semblent minimes. Le développement du microcrédit semble s’élargir à Madagascar et les institutions de microcrédit sont emballées pour dépouiller les petits pauvres de la Grande île avec leurs taux d’intérêts aussi élevés que la montagne du Kilimandjaro.