Il faut l’externalisation pour se développer

11/06/2013

Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l’artisanat, le ministère pour la Promotion de l’artisanat a déjà commencé la sienne, le 06 juin pour prendre fin le 12 juin. Le ministre Elise Alibena Razafitombo a procédé à la visite des quelques régions puisque la célébration a touché presque toute l’île, notamment à Antsirabe, Toliara, Manakara, Mahajanga, Antsiranana, et Toamasina. A l’endroit des artisans, le problème reste toujours le même depuis des années : l’écoulement des produits. Les artisans ont du mal à vivre de leur métier.

Pour cette année, le ministère a choisi un thème plus précis. «L’artisanat pour le développement durable et la relance économique». Le secteur de l’artisanat reste un pourvoyeur de devises pour la Grande île car le secteur a fait rentrer 4 millions d’euros en produits d’exportation en début d’année jusqu’en avril 2013. Pour l’année 2012, l’artisanat a généré une rentrée d’argent d’environ 9 millions d’euros dans son ensemble. Serge Ravazaha de la Chambre de Commerce et d’industrie de Fitovinany a souligné. « Il faut travailler de près avec l’extérieur pour pouvoir avancer que l’artisanat puisse assurer la relance économique car le marché local à lui seul ne suffit pas. C’est un peu difficile d’essayer de s’en sortir si la production est consacrée uniquement à la consommation locale. Il faut donc, se concentrer sur les produits artisanaux d’exportation pour avoir un développement durable ». Selon le recensement du ministère pour la Promotion de l’artisanat, il y a environ 2 millions d’artisans. La tâche du ministère reste le groupement de ces derniers au sein d’une association, et ce, afin de leur déployer des aides car il est plus facile de soutenir des associations. En réalité, si les artisans malagasy font ce métier, c’est pour les touristes qui viennent les visiter. Or avec les 2 millions d’artisans, il est difficile qu’ils arrivent tous à écouler leurs produits.
Un problème de longue haleine
Un des gros obstacles au développement de cette filière reste l’accès aux matières premières. Les artisans ont interpellé les responsables depuis plusieurs années déjà car les matières premières de qualité sont exportées brutes à l’extérieur, laissant les nationaux démunis. Plusieurs étrangers viennent dans la Grande île pour se procurer de matière première pour ensuite les travailler chez eux. Une des choses que les artisans malgaches contestent de force mais il semble qu’ils parlent à un mur. Les artisans soupçonnent que les responsables reçoivent des pots-de-vin car ce problème de matières premières ne date pas d’hier. Selon ces derniers, pour avoir un développement durable du secteur artisanal, il faut un minimum de protectionnisme concernant les matières premières. Les pays de destination des produits artisanaux de Madagascar sont les pays occidentaux, la Chine et les Etats-Unis. Face aux enjeux économiques du secteur artisanal, l’Etat doit un peu le prioriser il a besoin de l’appui des responsables étatiques. C’est un secteur qui touche le plus de ménages ruraux. Donc, espérer une relance économique à partir de l’artisanat est possible. Mais la réalité nous laisse penser que ces millions d’euros générés par le secteur n’intéressent pas les artisans malagasy. A qui profitent donc ces revenus ?