Des petits commerces pour vivoter

12/06/2013

L’informel a pris de l'ampleur au point de concurrencer, à son avantage, le secteur formel. La baisse sans cesse croissante du pouvoir d'achat des salariés leur incite à rechercher des revenus complémentaires dans le secteur informel pour joindre les deux bouts. Beaucoup pratiquent de petits commerces pour survivre. Il y a quasiment de petits commerçants dans toutes les ruelles dans capitale. Ce secteur de petits métiers et services est composé principalement des coiffeurs, cordonniers, laveurs de véhicules, chargeurs d'automobiles (Dockers), marchands ambulants, tailleurs, ajusteurs, boutiquier, vendeurs de produits médicaux traditionnels, tireur de charrette. Beaucoup ont même eu l’occasion de rencontrer des gens qui vendent à même le sol, des friperies d’enfant à des prix vraiment dérisoires.

Il est donc clair que pour le moment, le secteur informel est devenu une source de régulation pour les opportunités d'emploi, tant pour les nouveaux chercheurs d'emploi que pour les travailleurs recyclés. « Personne ne peut nier que l'économie informelle constitue un amortisseur et un régulateur de la crise qui perdure dans le pays. Le ralentissement de la croissance économique a entraîné un regain d'intérêt pour le rôle du secteur informel. Il a pu soutenir des individus qui, autrement, seraient chômeurs et contribuer à atténuer la pauvreté. L'exercice des activités informelles permet à la population, généralement démunie, d'avoir accès à des biens et services à bon marché », explique un économiste. Les petits commerces remplissent la Grande île pour une simple raison : survivre. Les petits commerces n’excluent plus que certaines familles mais toutes les classes sociales y sont quasiment représentées. Ce qui veut dire la crise politique n’a fait que creuser l’écart entre les pauvres et les riches. Mais grâce aux petits commerces, certains ont pu vivre plus ou moins décemment. Les petits commerces ne sont pas toujours rentables pour ceux qui les pratiquent mais au moins, ils atténuent la pauvreté extrême.
Si la pratique de l'économie informelle génère des gains faciles, l'ampleur des conséquences est sérieuse car il y a des risques d'évasion fiscale. Le travail au noir sanctionne fermement les opérateurs qui respectent les lois et devront supporter les charges fiscales supplémentaires. Les travailleurs au noir ne bénéficient d'aucune protection sociale, les consommateurs d'aucune garantie. Les entreprises font face à une concurrence déloyale préjudiciable à l'emploi, de la part de ceux qui ne respectent pas les obligations générales fiscales et sociales. Le facteur prix est l’atout important du petit commerce de l'informel parce qu’il est beaucoup plus l'expression des relations humaines entre l'offre et la demande, que celle du travail nécessaire à la production. Il est en même temps accessible qu'inflationniste. Toutefois, le secteur informel est souvent approvisionné par le secteur formel donc de quoi se plaindre ?