Madagascar au pire de sa situation

26/07/2013

La Banque mondiale vient d’émettre une publication du rapport sur l’évaluation de la politique et des institutions nationales (CPIA) qui jauge la qualité de l’actuel cadre institutionnel et de la politique d’un pays qui est au pire de sa condition. Le terme « qualité » renvoie à la mesure dans laquelle ce cadre actuel est propice à la réduction de la pauvreté, à une croissance durable et à une utilisation efficace de l’aide au développement.

Les notes de la Country Policy and Institutional Assessment ou CPIA 2012, présentées hier au siège de la Banque mondiale, sont utilisées dans le processus d’allocation des ressources de l’Association internationale de développement (IDA) et dans le cadre de plusieurs autres activités institutionnelles. Une fois de plus, la Banque mondiale est très préoccupée de la situation du pays car la Grande île, avec son score de 2012, est classée parmi les pays fragiles et que l’espoir d’une croissance soutenue semble dérisoire. Le Country manager de la Banque mondiale Haleh Bridi souligne que « la notation de Madagascar n’a fait que chuter depuis la crise. Cette année, Madagascar est entré dans la liste des pays considérés comme fragiles. Et lorsqu’un pays figure dans cette liste, il sera difficile pour lui d’en sortir facilement. Les coûts, au niveau financier, sont énormes et cela prendra beaucoup de temps pour les améliorer. Je dirais bien que Madagascar est le seul pays qui avance dans un sens contraire parmi les pays africains ». En qualité de gestion du secteur public et des institutions, la note de Madagascar est de 2,6. En termes de politiques relatives à l’inclusion sociale et équité, la note pour la Grande île est de 2,9. Ces deux notations ont placé le pays dans la liste des pays fragiles. En termes de gestion économique, Madagascar a obtenue 3,5 et en qualité de politiques structurelles, il a eu 3,2. Le niveau de notation du CPIA est de 1 à 6. La note 1 étant la plus mauvaise note, et la note 6, la meilleure.
Encore pire pour l’année prochaine
Cette situation envenime l’avenir des Malgaches et surtout du pays en général car les cadres institutionnelles semblent affectés. Il sera difficile de reconstruire ce qui a été détruit en 4 années, d’après les dires de l’assistance et qu’il faudrait au moins deux fois d’effort pour tout remettre sur pied. « Ce pays a fait face à des problèmes d’argent, de finance et je suis sûre qu��avec cette notation, le score de l’année prochaine va encore fléchir un peu plus parce que les capacités de redressement ne sont plus là », dixit Haleh Bridi de la Banque mondiale. La Banque mondiale a lancé les évaluations des pays vers la fin des années 70, pour contribuer à guider l’allocation des ressources de prêt de l’IDA. La CPIA consiste en un ensemble de critères, 16 au total, représentant les différentes dimensions institutionnelles et de la politique d’une stratégie efficace de réduction de la pauvreté et de croissance. Et d’après les critères, les chances de développement sont minimes. Or, la Banque mondiale accorde plus de financement aux pays affichant un bon score en termes de cadre institutionnel pour, justement maximiser leurs efforts dans la croissance économique et à la réduction de la pauvreté.