Problème au niveau de la chaîne de valeur

02/08/2013

Quand il advient de parler « agriculture », la Grande île est souvent soulevée pour ses terres arables. Or ce potentiel n’est pas exploité à sa juste valeur. La culture maraîchère est l’une des activités porteuses pour Madagascar selon les experts et techniciens agricoles. Néanmoins, la filière a un énorme problème dans la chaîne des valeurs qui délimitent son développement au profit de l’économie nationale. La Plateforme de concertation et d’appui à la filière culture maraîchère (Pcafcuma) est attendue pour apporter des résultats positifs afin justement de développer la filière.

Face au projet de la Commission de l’Océan Indien de faire de la Grande île le « grenier de l’Océan Indien », la réalité montre que ce projet prendra du temps pour être sur pied car c’est toute la chaîne de valeur qui doit être à revoir. Un technicien du ministère de l’Agriculture qui travaille de près avec le programme « Prosperer» a souligné que « le résultat attendu du Pcafcuma est le développement de la filière, c'est-à-dire une amélioration de la chaîne de valeur à partir de la phase de production, de la transformation, de la vente et de l’exportation. Il y a des problèmes qui doivent être étudiés de près dans cette chaîne de valeur car il semble que l’obstacle commence déjà au niveau de la production, notamment chez les producteurs. Si on prend par exemple la pomme de terre, la distribution des semences pose déjà problème. Nous avons le but d’être le [grenier de l’Océan Indien], il faut désamorcer toutes ces problèmes nuisant au développement de la filière. Nous avons les terres et le potentiel mais nous n’avons pas pu satisfaire un marché en termes de cultures maraîchères ». En effet, la culture maraîchère est un potentiel énorme pour la Grande île mais le processus de production des produits comme les pommes de terres, les haricots et autres jusqu’à leur commercialisation, a été un frein. Le Pcafcuma va donc essayer de résoudre ce problème d’intrants ainsi que le problème de marché qui est marqué par la présence d’intermédiaire.
Du lobbying comme stratégie
Ces problèmes que fait face la culture maraîchère sont communs aux autres filières, souligne le coordonateur régional de « Prosperer » lors de l’assemblée générale tenue, hier à la Chambre de Commerce de l’Industrie à Antaninarenina. Comme les artisans qui se sont plaints en 1996 à propos du raphia, en 2013, le problème est toujours le même souligne le coordonateur régional. Comme stratégie, le Pcafcuma procèdera à des lobbys pour essayer de dynamiser la filière culture maraîchère. Le lobbying permettra d’accéder à des meilleures semences, meilleurs marchés, meilleurs pratiques pour le développement de la culture maraîchère dans la Grande île. Les marchés extérieurs exigent des quantités et des qualités sur des produits maraîchers alors que Madagascar n’arrivent pas encore à satisfaire l’un ou l’autre. D’après les techniciens, « il n’y a pas lieu de produire si les clients ne sont pas encore satisfaits et c’est pour cela qu’il y a intérêt à revoir toute la chaîne de valeur ».