Prolifération des petits commerces

07/08/2013

La quasi-totalité des rues dans la capitale, voire toutes les rues des grandes villes de Madagascar commencent à se remplir de petits commerçants. Les difficultés financières des ménages actuels semblent leur pousser à opter pour le petit commerce. Selon les observateurs et économistes, ce phénomène reflète la pauvreté des ménages car cette option illustre un sursaut de survie.

Les trottoirs dans la ville d’Antananarivo et de ses alentours sont remplis de petits commerçants. Beaucoup d’entre eux ne trouvent même pas de profit de ce qu’ils vendent mais ils le font pour des raisons de survie. Il faudrait, dans certains quartiers, se faufiler entre ces petits commerçants car ils occupent toute l’espace libre des trottoirs et des ruelles. Un commerçant professionnel explique que « les raisons qui poussent parfois les gens à se lancer dans le commerce c’est l’argent vu que les retours d’investissement sont de courte durée. Mais concernant le cas des petits commerçants des rues, ceci est certainement du à la pauvreté. Comme je l’ai déjà souligné auparavant, vendre quelque chose rapporte de l’argent instantanément. Donc leur cas illustre leur besoin d’argent. Et si cela continue, ce sera tous les Malgaches qui seront des commerçants ou qui vont s’adonner à des activités où la rentrée d’argent leur semble facile. Rappelons bien qu’actuellement, les emplois se font rares, l’économie est loin d’être stable et les Malgaches deviennent de plus en plus pauvres. Il n’y a aucun profit à tirer dans leur vente si on entre dans les détails mais ils le font parce qu’ils sont forcés de le faire et peut être que c’est la seule option qu’ils ont actuellement ». Il y en a ceux qui vendent seulement du beurre de cacahouète, d’autres des petits beignets et certains de petits articles vendus à 100 Ariary et 200 Ariary la pièce. Quels bénéfices tangibles ces petits commerçants peuvent-ils en tirer de leur « commerce » si les boutiques et magasins n’en trouvent même pas ?
Recours aux microfinances
S’il existe un secteur qui en trouve du profit dans un tel contexte, les boîtes de microfinances se trouvent en tête. La plupart de ces petits commerçants ont tous recours aux services des microfinances pour financer leurs commerces. Selon les données de la vice-primature chargée de l’économie et de l’industrie, 29,69% des Malgaches eurent recours à la microfinance en 2012 contre 10% en 2008. Le nombre des personnes venues négocier des emprunts auprès de ces institutions de microfinance a presque doublé en 4 ans, passant de 529 774 à 984 683. A cet effet, 785 agences de microfinance sont répertoriées à travers l’île alors qu’en 2008, ces points de service étaient au nombre de 683. Les Malgaches classées vulnérables en ce moment ne regardent plus les conditions exagérées de ces institutions financières car au moins ils sont présents pour leur venir en aide, affirme une de ces commerçantes. Le pays s’enfonce dans la pauvreté et si rien n’est entrepris, la majorité des Malgaches vont se lancer dans une voie commerciale. Pour ceux qui ne trouvent pas les moyens de s’offrir les services de microfinance, ils doivent se contenter de leur maigre investissement de 10.000 à 15.000 Ariary pour leurs commerces.