A la prospection de marchés

19/11/2012

L’un des soucis le plus fréquent que rencontrent les producteurs des régions, comme celle de Sofia, reste toujours la recherche de débouché. La possibilité d’accéder au marché de la production industrielle est minime pour les petits producteurs des régions voisines comme la Sofia. Malgré tout, ces derniers ont été représentés au SIM. Ils sont plus ou moins ignorés par les géants industriels. Or, la plupart des matières premières utilisées par les industries agroalimentaires, viennent des régions voisines. Zainaba, de la Coopérative MAMY, ainsi que Célestine de la coopérative Mahavonjy, toutes deux, issues d’Anjiamangirana I, district d’Antsohihy, ont répondu à quelques questions de nos journalistes au Palais des Sports de Mahamasina.

LaNation : Depuis le début de ce Salon des industries de Madagascar, est-ce que vous avez pu rencontrer des professionnels industriels en vue de conclure un partenariat ?
Zainaba : C’est notre première fois de prendre part à de tel salon, donc on ne connaît personne et on ignore le mécanisme, mais on a été appuyé par « Prospérer » sur notre participation au Salon. Donc, pour répondre à votre question, c’est non !
LaNation : Donc, quels sont vos objectifs en participant au SIM ?
Zainaba : On est venu pour prospecter des marchés, afin d’écouler nos produits. Nous essayons de vendre la plus grande quantité possible de confiture lors de ce salon. Mais notre principal objectif est de trouver un marché stable pour que nos confitures soient vendues à Antananarivo afin de pouvoir évoluer et améliorer nos produits.
LaNation : En termes de production, serez-vous capable de produire une certaine quantité exigée par d’éventuels preneurs ?
Zainaba : Oui ! Même si nous travaillons la plupart du temps, manuellement, nous serons capables de produire la quantité réclamée par le client. Nous utilisons déjà des machines mais ce n’est pas suffisant. Depuis que nous avons travaillé avec « Prospérer », nos étiquettes ont été imprimées en couleur, ce qui n’est pas le cas auparavant. Il faut reconnaître que la qualité est encore loin d’être compétitif, mais au fur et à mesure que nous concluons de nouveaux marchés, nous pourrons fournir des produits de meilleure qualité.
LaNation : Est-ce que ceci est vraiment un blocage pour votre activité ?
Zainaba : Bien sur, « Prospérer » nous a fait visiter l’usine Saint Joseph à Manakara, le 30 octobre dernier. La visite de l’usine nous a aspirés à devenir plus professionnelle, mais on ne peut pas appliquer ce que nous avons appris, faute de matériels. Toutefois, nous sommes prêts à travailler de concert avec tout ce qui veut coopérer avec nous. Il est difficile de concourir aux autres car nos produits ne sont guère à leur hauteur.
LaNation : Est-ce que des professionnels sont venus vous contacter depuis le début du salon ?
Zainaba : Aucun !
LaNation : Est-ce qu’il y a d’autres personnes qui s’attèlent à la production de confiture, là où vous venez ?
Célestine : Oui, il y a 25 coopératives dans le district et la plupart ne vivent que de cette activité. C’est pour cela que nous sommes ici à Antananarivo, pour conclure un accord pour écouler nos produits. Si seulement, nos fruits sont transformés uniquement en usine, cela nous permettra de produire en quantité. En résumé, nous avons beaucoup de fruits, comme la mangue, la papaye, l’ananas, le tamarin, le jujube et bien beaucoup d’autre. Nous les transformons en confitures. Nous prospectons des marchés pour développer cette filière chez nous.
Malgré le slogan du SIM, « je consomme malgache, tous nous y gagnons », les vrais opérateurs malgaches, comme ceux de la région de Sofia, ont du mal à se démarquer car les géants repreneurs les ignorent. Ils n’ont pas pu gagner au concours du meilleur stand et ils ne savent même pas ce qu’est le Business to Business et ne sont au courant des diverses conférences débats. En tout, lors des salons comme celui-ci, ils se contentent seulement de vendre le peu qu’ils disposent et rentrent chez eux, sans avantage, à part les recettes de la vente de quelques bocaux de confiture à 5 000 ariary pièce.