Soutenue, grâce aux projets miniers

26/11/2012

Les constats faits jusqu’alors présentent des perspectives assez sombres pour l’économie malgache à court terme. Il est incontestable que pour rattraper les pertes accumulées pendant ces crises et pour réduire la pauvreté de manière significative, Madagascar devrait mettre en œuvre des politiques permettant d’atteindre une période soutenue de croissance. Néanmoins, l’évolution du PIB total, sur 2012-2014, sera sans beaucoup d’effets favorables à court et moyen terme sur l’emploi, les conditions de vie des ménages, la balance des paiements ou les finances publiques. La situation économique de Madagascar est maintenant maintenue grâce aux divers projets miniers dans la Grande île.

L‘émergence des activités minières de grande taille, comme QMM, WISCO ou bien Ambatovy, par rapport à l‘économie Malgache, vont changer les niveaux de certains agrégats macro-économiques. Des changements, comme d‘une part le PIB et les exportations, et d‘autre part des variables comme l‘emploi, la distribution des revenus, la création d‘entreprise, ou la base fiscale et les recettes publiques. Sur une période de démarrage d‘exploitation, les chiffres du PIB et des exportations, pourront augmenter rapidement. Selon l’économiste David Olivaniaina Rakoto, « A court terme, les projets miniers contribuent réellement aux caisses de l’Etat et je pense que ce sont les principaux pourvoyeurs de fonds à l’Etat, à part les grandes sociétés, dont le tabac et bien d’autres. Les impôts que des géants industriels payent, sont importants mais il faut, sans doute souligner, que les valeurs ajoutées provenant des grands projets miniers ne sont pas pour les Malgaches en ce moment, dues aux importations de matières premières par toutes les grandes sociétés surtout dans le secteur minier. C’est pour cela que je dis qu’à court terme, ils maintiennent l’économie ». A titre de rappel, les neuf sociétés du secteur extractif ont rapporté aux caisses de l'Etat en 2010, d'un montant total de 318 272 162 291 ariary, soit 93% de la totalité des recettes issues de ce secteur. La fiscalité des projets miniers est répartie dans le temps, d‘une manière très différente de la fiscalisation moyenne du PIB non-minier. De la même façon, la relation entre PIB et emploi est structurellement modifiée, au vu du caractère des projets miniers à haute intensité en capital.

Bons pour le pays mais….

A part les effets néfastes que ces projets miniers ont sur l’environnement, il semble que sans eux, l’Etat n’aura presque rien à utiliser. Selon toujours cet économiste, « pour que ces projets apportent des bienfaits aux Malgaches, il faut que des emplois se créent. Au moins, ceci soulagerait ceux qui sont sans emplois. Sans doute, il faut bien développer les activités internes, même si la demande interne diminue graduellement. Les épargnes des Malgaches commencent à s’épuiser, alors ces projets miniers devraient être pour le moins, à court terme, sourcs d’emploi pour les Malgaches ». En outre, les revenus fiscaux, qui représentent souvent la principale contribution de l'exploitation minière à l'économie nationale au niveau global, prendront plusieurs années à se matérialiser, et ce, jusqu'au remboursement de la majeure partie des grands investissements. Donc, à court terme, les projets miniers soutiennent amplement l’économie malgache. Mais il faut, sans doute, prévoir d’autres options, vu que les bénéfices des projets en cours et des projets à venir ne se feront ressentir que dans un avenir lointain et dépendant de la résolution de la crise, à priori.