Aucun soutien de l’Etat

07/12/2012

L’entreprenariat est une voie à suivre pour sortir les jeunes du chômage. Toutefois, des initiatives doivent montrer le chemin. Il faut une prise de conscience collective, selon les experts pour avoir une vision claire de ce que doit être l’avenir des jeunes à Madagascar. Le Fivmpama est à présent conscient de l’importance de la jeunesse dans le monde des affaires. Christian Ntsay du BIT par contre, dénonce l’absence de l’Etat qui doit jouer un rôle important dans l’avenir des jeunes malgaches surtout dans le pôle « entreprenariat ».Dans le cadre de la célébration du 40ème anniversaire du Fivmpama ou le Groupement des Patronat Malgache,

une conférence-débat fut organisé pour discuter des enjeux des jeunes malgaches face à l’emploi. Le Fivmpama qui a décidé de concentrer ses efforts sur les jeunes, a invité Christian Ntsay du BIT pour en discuter les divers enjeux. Selon ce dernier, les jeunes font face à des situations qui ne seront pas résolues tant qu’une politique nationale orientée vers le pôle emploi n’est mise en place. Il a souligné qu’il y a deux choses à noter quand il advient de parler emploi, le secteur de la création d’emploi et celui des salariés. Tous deux ont des enjeux qui ne dépendent que de la volonté de l’Etat. « En matière de création d’emploi, les jeunes sont toujours exposés aux problèmes d’apports personnels, de financement et surtout de garantie. Il faut une politique claire qui doit favoriser l’entreprenariat à Madagascar. En matière de salarié, les sociétés visent leur taux de productivités, donc les embauches sont toujours orientées vers ce critère, ce qui fait défaut pour les jeunes diplômés. Madagascar doit avoir un terrain d’apprentissage pour les jeunes afin qu’ils puissent, au moins, gagner de l’expérience. Dernièrement, les formations données ne correspondent pas aux offres d’emplois à Madagascar. Toutes ces choses prouvent que la jeunesse est oubliée car les politiques mises en place ne favorisent pas le développement de la jeunesse montante », souligne Christian Ntsay, représentant du BIT à Madagascar. A l’extérieur, 70% des chômeurs sont des jeunes mais à Madagascar 1 sur 2 le sont. Il y a 50% des jeunes à Madagascar qui n’ont pas de travail mais travaillent un peu partout pour des petites sommes.
Où es-tu ?
Selon toujours cet expert du BIT, ce n’est pas au tour des entreprises et des diverses sociétés de se creuser la tête pour les solutions adéquates à ces enjeux. Ceci est du ressort de l’Etat. « Il faut que l’Etat trouve une solution face à ce problème où les jeunes sont exposés. Ce n’est pas la responsabilité des pourvoyeurs d’emploi de prendre des initiatives mais c’est le rôle de l’Etat de mettre en place des politiques orientées vers la jeunesse. Par contre, les jeunes doivent en être capables, surtout en matière de compétence. Sont-ils prêts si la situation change en leur faveur, si l’on parle de création d’entreprise ? ». Le marché du travail est déséquilibré à Madagascar mais pour faire face à ce fléau, une bonne politique de croissance serait une des solutions pérennes pour la Grande île et surtout pour les chômeurs qui sont constitués des plusieurs jeunes. L’île Maurice, il y a 30 ans de cela, vivait de 65% de son économie à partir de la canne à sucre. Après une initiative du gouvernement mauricien, l’île Maurice est parmi les pays ayant une croissance économique étonnante.