FFKM comme dernier rempart

10/12/2012

La récente résolution avancée par la communauté économique de l’Afrique Australe sur la crise malgache n’arrange pas les deux principaux concernés, notamment Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. La SADC risque la touche. Ils vont s’obstiner à se présenter aux élections présidentielles et défient les médiateurs de la SADC qui raisonnent autrement. Ils ne veulent surtout pas s’aligner à l’option « ni…ni » de la communauté internationale, et poursuivent, chacun dans leur camp, de militer pour pouvoir affronter les urnes, contre vents et marrées.

Marc Ravalomanana a déjà annoncé son objection sur cette option et soutient qu’il s’agirait d’une résolution anti-démocratique. Pour l’ancien président, « tous les citoyens malgaches ont le plein droit de se présenter aux élections », quelque soit la circonstance politique. Andry Rajoelina, quant à lui, insinue à travers ses interventions publiques, son intention ferme de rivaliser ses challengers, voire briguer autant que possible, même sous une teinte de fraude, un mandat électif. En tout cas, son camp est d’ores et déjà sur ses gardes pour affronter la campagne. Des réunions s’en suivent dans le camp du parti TGV, les consultations se sont multipliées au sein du groupement UDR-C, une aile dure d’Andry Rajoelina. Comme si la candidature du putschiste ait été déjà concoctée depuis belle lurette.
Ces agitations au cœur des partisans des protagonistes de la crise n’auraient pas dû avoir lieu, si l’on tenait compte de la résolution de la SADC. Il est alors fort probable que la SADC risque de connaître une forte résistance des deux camps sur le sujet. Voire, une rupture totale de la médiation, car il n’est plus question que la SADC revienne sur ses paroles et tergiverse davantage. La médiation internationale est sur ce point, en train de capoter. Or, la crise demeure irrésolue car même les deux protagonistes ne parviennent pas encore à s’entendre sur les points cruciaux de leur candidature. Dans ce cas, seul le conseil œcuménique des Eglises chrétiennes (FFKM), qui va prendre note de la résolution de la SADC et des ses lourdes conséquences, peut se constituer en dernier rempart pour mener les pourparlers. Le conseil a déjà annoncé sa disponibilité mais attend une opportunité, sans doute cette position de la SADEC, pour minimiser les marges d’échec de leurs actions. « Doucement, mais surement », avait lâché un membre du FFKM, en marge du récent culte d’Antanimena.
L’heure de vérité va sonner pour la recherche de sortie de crise à Madagascar. La SADC a tranché, peu importe le message. Cela aurait dû arriver depuis longtemps. Il appartient actuellement à la partie malgache de faire abstraction de la résolution de la médiation internationale sur les bases de l’intérêt national.