« Mamy Ravatomanga et Mainland Mining Ltd forment la mafia sino-malgache », selon Patrick Zakariasy

13/10/2012

Scandale en lieu. Le nom de Mamy Ravatomanga, éminence grise du président de la Transition et la société Mainland Mining Ltd, gérée par des Chinois, sont cités dans une affaire de trafic illicite de bois de rose. Patrick Zakariasy, celui qui a découvert le pot aux roses, dévoile les différentes pratiques scandaleuses dans cette affaire impliquant le bras droit d’Andry Rajoelina. Les réalités derrière les légions de trafic illicite de bois précieux, que certains veulent mettre sous le boisseau, finit par s’éclater au grand jour

Scandale en lieu. Le nom de Mamy Ravatomanga, éminence grise du président de la Transition et la société Mainland Mining Ltd, gérée par des Chinois, sont cités dans une affaire de trafic illicite de bois de rose. Patrick Zakariasy, celui qui a découvert le pot aux roses, dévoile les différentes pratiques scandaleuses dans cette affaire impliquant le bras droit d’Andry Rajoelina.
Les réalités derrière les légions de trafic illicite de bois précieux, que certains veulent mettre sous le boisseau, finit par s’éclater au grand jour. Il a fallu hier une intervention publique de Patrick Zakariasy, un notoire de la région Atsinanana, pour crier scandale et surtout pour faire des révélations sur un dossier de trafic illégal de bois de rose. Des noms très connus du public et des sociétés étrangères se font découvertes. Patrick Zakariasy a crevé l’abcès et presse là où ça fait mal à certaines têtes de la haute sphère. L’histoire remontait au mois d’avril 2012, lorsque Patrick Zakariasy a été informé d’un bateau qui a quitté le port de Tamatave à destination de Singapour et de la Chine, avec une cargaison de 20 containers de 20 pieds de bois de rose. Selon Patrick Zakariasy, cette cargaison appartenait à Mamy Ravatomanga, président directeur général du groupe SODIAT et non moins bras droit du président de la Transition. A l’instar de Mamy Ravatomanga, Patrick Zakariasy confirme que des gens qui corrompent tout le monde, surtout l’administration, se croient au-dessus de la loi et dilapident la richesse nationale, et font des abus de toutes sortes parce qu’ils sont, toujours selon ce notoire, protégés par le président de la Haute autorité de la transition et de son entourage.
Pratiques frauduleuses
Patrick Zakariasy a poussé la barre très haute et mène des investigations plus minutieuses à ce sujet. Au bout de deux mois d’enquête approfondie, ce dernier était parvenu sur plusieurs réalités ahurissantes relatives au dossier impliquant Mamy Ravatomanga. En effet, Patrick Zakariasy arrivait à découvrir et affirme que « la société Mainland Mining Ltd, qui est connue dans l’exploitation illégale d’Ilménite, est l’auteur principal de trafic de bois de rose ». Le trafic a bénéficié, selon toujours Patrick Zakariasy, du soutien et de la contribution de la société SODIATRANS du groupe SODIAT lequel assure le rôle de transitaire. D’autant plus que le traitement des dossiers du transit a été opéré d’une manière qui n’était pas très catholique. Patrick Zakariasy affirme que « fausse déclaration, faux et usage de faux, falsification de documents, corruption et trafic d’influence », étaient au rendez-vous. En fait, les réalités sont ahurissantes à telle enseigne que les pratiques frauduleuses sont les monnaies de change dans ce genre de trafic. Selon Patrick Zakariasy, les sociétés SODIAT de Mamy Ravatomanga, et Mainland Mining Ltd, constituent « la mafia sino-malgache ».
MOL/SDV, Sodiatrans, MICTSL
Il y avait une fausse déclaration au début (ilménite) pour faciliter l’embarquement, et les containers d’ilménite de Mainland Mining, lesquels ont transporté la cargaison de bois de rose, ne sont pas passés sous scanner, selon Patrick Zakariasy. Et de poursuivre que « les déclarations au niveau de la compagnie MOL/SDV pour la préparation à l’embarquement, qui ont été toutes effectuées par SODIATRANS pour le compte de Mainland Mining, ont pour objet l’exportation de 10 lots d’ilménite dans des containers de 20 pieds qui pèsent chacun 30 tonnes ». Puis « les déclarations sont restées inchangées à l’embarquement au niveau de la MICTSL », poursuit Patrick Zakariasy. Mais une fois embarqués, les contenus des mêmes containers ont changé. « Le connaissement, le certificat d’origine et le certificat phytosanitaire ont tous changé en 1252 Pieces of Madagascar Woods de 202 tonnes 855 kg ».
Le réseau
Les investigations de Patrick Zakariasy, finit ainsi par conclure le réseau qui a été mobilisé pour le trafic illicite de bois de rose. « En premier lieu, il y a la compagnie MOL/SDV qui a accepté de falsifier les documents par le connaissement. Ensuite, le ministère de l’Agriculture, par le truchement de son agent technique basé à Tamatave, qui a délivré un certificat sanitaire en acceptant de ne rien préciser sur l’espèce de bois en question. Et en même temps, le directeur des Affaires administratives et financières de la chambre de Commerce et de l’industrie de Tamatave qui a fait la même chose en délivrant un certificat d’origine sans préciser l’espèce des bois exportés. Finalement, il y a la douane qui ferme les yeux devant le fait accompli, car elle devait être en possession du manifeste envoyé par la compagnie.