Face-à-face tendu avec les chefs militaires

18/10/2012

Tous avaient l’air plutôt exténué à l’issue du face-à-face de la salle de réunion de l’hôtel Colbert hier en fin d’après-midi. La délégation militaire de la SADC, conduite par le général Tanzanien Charles Mayunga, et le général Sud-Africain, Meyer Trevor, ont eu une longue séance d’entretien avec les chefs militaires malgaches. Le général Ranto Rabarisoa du CMDN a parlé, au terme du face-à-face, d’une rencontré axée sur les questions liées à un véritable apaisement politique dans le pays. Il s’est fait le porte-parole de ses frères d’armes à l’issue de la rencontre.

Il a affirmé que les chefs militaires malgaches ont émis quelques réserves au sujet du retour éventuel au pays de l’ancien président, Marc Ravalomanana, car il s’agit d’un événement qui pourrait avoir un certain impact sur la sécurité publique. Les détenteurs du commandement militaire à Madagascar affirment également qu’ils préfèrent s’en tenir surtout à la sécurité nationale avant, pendant et après les élections.
Rien que la disposition de la salle de réunion, lors de la séance de travail, en dit long. La partie malgache et la délégation militaire de la SADC était face-à-face, séparée d’environ trois mètres. D’un côté, le ministre des Forces Armées, le général Lucien Rakotoarimasy, le général Ranto Rabarisoa, le Chef de l’état-major général de l’armée, le général André Ndriarijaona, le Secrétaire d’Etat chargé de la Gendarmerie, le général Randrianazary, le Commandant de la Gendarmerie, le général Richard Ravalomanana, le ministre de la Sécurité Intérieure, le Contrôleur général de la police Arsène Rakotondrazaka, et le Directeur général de la police, Désiré Rakotondratsima. En face d’eux, une quinzaine d’officiers de l’organe de défense de la SADC.
A la sortie de la salle, le stress se lit sur les visages de part et d’autre. D’autant que les discussions étaient assez fatigantes puisque les militaires de la SADC sont plutôt des anglophones. Il fallait donc discuter de sujets délicats, souvent par l’intermédiaire d’interprètes. Ce qui est encore moins confortable.