« FFKM, seul espoir à la crise »

02/01/2013

« La réforme devrait déboucher de la médiation menée par le conseil œcuménique des Eglises chrétiennes (FFKM) ». C’est en ces termes que José Rakotomavo, ancien ministre de l’Industrie et membre influent dans la société civile, résume son point de vue sur la conjoncture actuelle. « Ce conseil dispose une autorité morale, qui formera sa crédibilité au niveau de la classe politique, pour mettre en œuvre une nouvelle initiative de médiation », selon José Rakotomavo. Celle menée par la communauté internationale a largement démontré ses limites à travers la feuille de route de sortie de crise, ratifiée par plusieurs organisations politiques en septembre 2011. « Les conflits d’intérêts de groupe ont fragilisé la mise en œuvre de la feuille de route », analyse José Rakotomavo.

« Une nouvelle transition devrait être mise sur pied pour conduire à un véritable changement que le pays a tant besoin, après des années de pauvreté », revendique José Rakotomavo. Andry Rajoelina a failli à sa mission, malgré ses promesses. Le régime continue à pratiquer les mauvaises habitudes de ces prédécesseurs. La corruption n’a pas été aussi alarmante et ravageuse que durant les trois années de Transition dirigée par l’ancien maire de la capitale. L’insécurité a atteint un niveau surprenant et galope davantage avec le temps. La perte d’emploi et le chômage poursuit de mettre le paquet et rime avec la chute libre des pouvoirs d’achat. Toutes les questions politiques qui ont divisé la classe politique malgache depuis les années 90, n’ont pas été résolues. Le bilan de cette transition a été sombre. Andry Rajoelina a déçu et failli à sa mission. L’enrichissement sans cause de ses proches, suscite des suspicions, eu égard à la paupérisation quasi-généralisée à l’échelle nationale. Cet état de délabrement de la situation provoque l’ire de certains observateurs dont José Rakotomavo. Ce dernier veut que la Transition mérite plus que jamais un remaniement de fond en comble. Depuis les membres des différentes institutions, jusqu’à leur carnet de route. « Il faut une Transition dans laquelle les objectifs sont bien définis, le temps bien déterminé et les attributions bien claires », selon José Rakotomavo.
« Le gouvernement devrait être formé par des techniciens et non des politiciens et l’effectif des membres du parlement devrait aussi être révisé à la baisse d’une manière raisonnable », suggère José Rakotomavo. Les ministres et le Premier ministre, selon toujours ce dernier, ne devraient en aucun cas, afficher leurs affinités politiques personnelles durant leur mission comme ils ne doivent pas aussi rendre leurs comptes à aucun groupement politique comme c’est le cas actuellement. Ainsi, selon José Rakotomavo, la nouvelle transition n’aura qu’à appliquer toutes les mesures d’apaisement politique afin de régler les différends du passé pour que le pays soit sur la bonne voie du développement.