L’unité avec le droit à la différence

04/01/2013

Preuve à l’appui et devant deux témoins de taille (Eric Rabearisoa, actuel Secrétaire général du parti Leader-Fanilo et Bezoro Razakandrainy, Coordinateur régional d’Antananarivo, il affirme, mordicus que la formation fondée par l’inoubliable Herizo Razafimahaleo, reste et demeure unie, malgré les turbulences que traversent, avec beaucoup de mal, les autres entités politiques. Balayant d’un revers de la main les insinuations fantaisistes colportées par quelques esprits chagrins, il n’hésite pas à nous confier, dans un entretien exclusif, les réalités passées, présentes et ses espoirs sur l’avenir de ce parti implanté dans tous les districts de l’île.

Il, c’est Jean Max Rakotomamonjy, le Président national élu lors du récent Conseil national. Il n’oublie pas de livrer quelques chiffres sur le bond en avant du Tourisme malgache dont il a la charge. Après avoir été le maire de la lointaine ville d’Antalaha, il vient siéger au Sénat dans la capitale, pour ensuite devenir membre du Conseil supérieur de la Transition, après avoir été un des acteurs des évènements de 2009. Ce ministre nous retrace aussi le parcours historique de ce parti, avant d’aller en personne hier, en compagnie de deux membres du Bureau exécutif, régulariser la situation administrative du parti Leader-Fanilo, vis-à-vis du ministère de l’Intérieur. Pour se conformer aux textes de lois en vigueur.
La Nation : Membre dirigeant d’un parti qui a son importance dans la classe politique malgache, vous êtes également ministre d’un département qui se classe au 3ème rang, en matière de rentrée en devises. Quelle est la recette d’une telle performance dans la situation conjoncturelle actuelle ?
Jean Max Rakotomamonjy : Nos 3.000 km de côtes du littoral, l’excellence de la biodiversité de l’île et les objectifs alignés vers la mise en place d’un tourisme durable, sont les atouts qui nous incitent à miser sur le partenariat société civile et population riveraine des sites et circuits attractifs. Il y a lieu de noter que 80% de notre biodiversité est quasi endémique. La tradition locale favorable à la conservation de la nature et une saine et prudente gestion de ce précieux patrimoine, permettent à notre pays de mériter la considération des touristes. Signalons en passant que, malgré ses attraits passés, l’île Maurice commence à perdre actuellement cette avantageuse position qui l’a fait la destination-phare dans le temps. Concrètement, les inaugurations de nouveaux complexes hôteliers se suivent à une cadence très positive. Et puis il y a aussi ces apports bénéfiques de la coopération internationale par le biais des appuis aux constructions des gîtes ruraux dans le Vakinankaratra. Les régions de France, comme la Bretagne pour Antsiranana, l’Île de France pour Antananarivo et même les villes comme Perpignan, représentent des atouts inestimables au profit d’un tourisme qui draine 80% de ressortissants étrangers venant de l’Hexagone vers nos circuits.
La Nation : Y-a-il aussi des actions entreprises en direction du tourisme haut de gamme ?
J.M.R : Le département n’écarte aucun atout, capable de promouvoir notre croissance économique à partir du tourisme. Un complexe hôtelier, avec des résidences annexes, se met en place actuellement à Nosy-Be, avec un terrain de golf de 18 trous qui attireront sûrement une classe très aisée des admirateurs de Tiger Woods et autres.
La Nation : Qu’est-ce qu’il faut à votre département pour satisfaire l’afflux toujours croissant de ces visiteurs ?
J.M.R : Les derniers chiffres publiés par nos services, enregistrent une évolution des recettes engendrées par une hausse sensible de l’offre du nombre de chambres de 19.112 à 20.100 depuis fin 2011 jusqu’à début octobre 2012. L’arrivée des visiteurs non résidents se chiffre à 213.911. Il y a de quoi être satisfait. Mais cela ne suffit pas. La priorisation d’une formation intensive du personnel des opérateurs économiques, exige des initiatives au niveau des relations avec les établissements scolaires, depuis les lycées et collèges d’éducation technique et les instituts professionnels. L’amélioration de structures d’accueil doit faire l’objet d’une amélioration capable de séduire les touristes. Sur ces points précis, les ministères de l’Aménagement et de la Décentralisation contribuent, de manière efficace, en ce qui concerne les aides en direction des communes concernées, par les installations de centres d’accueil ruraux.
La Nation : Voyons maintenant le volet politique de votre personne. Que pouvez-vous dire sur les rumeurs qui entourent le récent Conseil national du parti Leader-Fanilo dont vous êtes actuellement le Président national ?
J.M.R : Notre parti n’a rien à cacher sur le déroulement de ces assises. La présence massive des responsables régionaux ont permis l’élection des premiers responsables de l’exécutif du Bureau national. Malgré tous les bobards que racontent des malveillants qui souhaitent semer la zizanie au détriment de notre union sacrée, l’élection du Président national s’est passée dans la démocratie la plus transparente et le choix très clair. Le score a été de 84 voix en ma faveur et 79 pour l’autre candidat. Ce qui se traduit par un pourcentage de l’ordre de plus de 51,6% contre 48, 4%.
La Nation : Durant ce Conseil national, il aurait été également question de débats houleux sur l’éventualité d’une candidature pour la prochaine élection présidentielle…
J.M.R : Comme n’importe quel parti digne de ce nom, le parti Leader-Fanilo compte participer à tous les échelons de toutes les élections prévues pour mettre en place l’ordre constitutionnel. Comme il ne s’agit pas de foncer tête baissée dans ce projet, nous avons mis en place un groupe interne de Coordination nationale, chargée de recevoir les candidatures à la candidature officiel du parti pour l’élection présidentielle. Les intéressés avaient dix jours à partir du 21 décembre au 31 décembre 2012 pour se manifester. Cette instance de coordination composée de personnalités désignées par les membres du parti eux-mêmes sur mon insistance, procèdera au dépouillement des candidatures. Les conditions d’éligibilité seront basées sur des critères de sélection rigoureux. Le parti ne sera représenté que par une personnalité digne et qui mérite de faire honneur aux principes de conduite du leader-Fanilo. Tout le reste n’est que supputation pure et simple… Je tiens à ajouter qu’en ce qui concerne la gestion de Manassé Esoavelomandroso, nous les membres du parti, sommes unanimes pour le féliciter de la gestion satisfaisante, avec laquelle il a permis au parti d’arriver au stade où nous sommes actuellement, sans vivre les scissions désastreuses qui ont détruit les autres groupements politiques durant les dures années de lutte contre le despotisme et la dictature. Bref le parti Leader-Fanilo est confiant quant à son avenir.