Aucune raison d’aller à Iavoloha

08/01/2013

La cérémonie de présentation de vœux au président de la Transition, demain à Iavoloha, sera politiquement très significative. La réaction de la mouvance Ravalomanana est très attendue, car logiquement elle devrait boycotter cette rencontre. La mouvance politique de l’ancien président, Marc Ravalomanana, en vérité, n’a aucune raison d’aller à la cérémonie d’Iavoloha demain. Surtout quand la présidence de la Transition a tenu à spécifier à l’avance dans un communiqué que « toute autre déclaration politique, sur quelque sujet que ce soit, fera l’objet d’un autre rendez- vous dont la tenue sera communiquée en temps utile ».

En effet, cette affirmation peut constituer, au préalable, un véritable musellement indirect de l’opposition puisqu’elle est invitée, d’une certaine manière, à éviter les discours politiques, du genre « Marc Ravalomanana sera incessamment de retour au pays ».
Il ne faut pas oublier non plus que les leaders de la mouvance Ravalomanana ont été toujours la cible d’attaque en règle de la part du régime de Transition. On se souvient que Mamy Rakotoarivelo a été inculpé à la suite de la prétendue attaque à la bombe au marais Masay sur le convoi présidentiel. Très récemment, Marc Ravalomanana en personne a été désigné par les chefs militaires proches du régime comme étant à l’origine du phénomène dahalo dans le Sud du pays. La mouvance de l’ancien président se sentait offusquée et a décidé de saisir la Justice malgache. D’ailleurs où en est-on de cette affaire actuellement ? Les dirigeants de la Transition ont en outre manœuvré depuis 2009 pour empêcher le retour au pays de l’ancien président, considéré comme étant l’ennemi principal du régime.
La présidence spécifie également dans son communiqué que « la cérémonie étant solennelle, comme à l’accoutumée, l’occasion sera ainsi offerte au Chef de l’Etat pour dresser le bilan 2012 et les perspectives 2013 pour Madagascar », ce qui laisse entendre que le président sera le seul, pratiquement, à autoriser à s’exprimer. Il évoquera ainsi ses « perspectives » pour cette année. Mais de quelles « perspectives » parle-t-on ? 2013 n’est-elle pas une année électorale ?
Logiquement, si elle est toujours persécutée, la mouvance Marc Ravalomanana n’a le moindre intérêt de se présenter à Iavoloha demain. Compte tenu du communiqué de la présidence, il y a de fortes chances que Mamy Rakotoarivelo, en tant que président du Congrès, mais issu de l’opposition, soit indirectement interdit de prise de parole. Sa présence à Iavoloha ne servira ainsi pratiquement à rien. Qu’on se le dise !