Le retour des FRS ?

09/01/2013

Le rapprochement entre le régime Andry Rajoelina et une société privée de sécurité en Israël inquiète plus d’un. Les Forces Républicaines de Sécurité ont été formées et ont collaboré étroitement avec des Israéliens. Elles ont été équipées par les mêmes Israéliens. Avec Resampa junior à la présidence, l’histoire semble se répéter. Des diplomates commencent même à s’interroger actuellement. Ce qui est sûr, c’est que les Etats-Unis ne vont pas rester les bras croisés. Le pays de l’oncle Sam accorde une aide militaire d’environ 3 milliards de dollars chaque année à Israël.

Car le pays est entouré d’ennemis. Les Américains ne reconnaissent pas le régime de Transition actuel dans la grande Ile mais ce régime envisage de coopérer avec un allié de taille des USA.
C’est logique si le rapprochement inquiète plus d’un. L’Etat hébreux ne s’implique pas directement dans la question, mais c’est une société privée qui va collaborer avec le régime Rajoelina. Mais le gouvernement israélien pourrait avoir son mot à dire. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a pour le moment d’autres chats à fouetter, à deux semaines des élections législatives dans son pays. Mais la question se pose de savoir si le gouvernement va faciliter le rapprochement entre l’Etat malgache et la société israélienne concernée.
Eternel recommencement
Les forces de sécurité malgache sont, en tous cas, en passe de retrouver les manières et les habitudes des Forces Républicaines de Sécurité (FRS) sous Philibert Tsiranana. Les FRS étaient réputées pour leur brutalité. On se rappelle que, le 13 mai 1972, ce sont des éléments des FRS qui ont tiré sur les étudiants sur l’avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de ville de l’époque, faisant plusieurs dizaines de victimes parmi les manifestants. C’étaient des FRS également, toujours en 1972, qui circulaient dans les couloirs et les studios de la radio nationale malgache pour s’assurer que les informations véhiculées par les journalistes soient « conformes » aux politiques du gouvernement de l’époque, en pleine crise. Les FRS obtenaient les fameux « uzis », les « basy marovava jiosy ».
Avec le retour des Israéliens dans le domaine de la sécurité, la situation risque de se corser. L’histoire est un éternel recommencement. Lors de la première République, comme actuellement, un certain Resampa a joué un rôle essentiel au sommet de l’Etat. André Resampa a été arrêté notamment dans le cadre de l’affaire Orstom. Le président Tsiranana avait suspecté un coup d’Etat fomenté avec l’aide des Américains à l’époque. Maintenant, c’est Resampa junior qui tient à jouer un rôle essentiel à Ambohitsorohitra. Et les « basy marovava jiosy » risquent de faire entendre leur crépitement.