Risque d’un conflit ethnique

09/01/2013

Depuis quelques temps, les nouvelles qui nous parviennent de l’axe Tana-Tuléar, sur la RN7 font rarement état de bonnes nouvelles. Si ce n’est pas une attaque de la diligence perpétrée par quelques bandits de grand chemin, c’est l’écho d’une bataille rangée entre éleveurs. Voilà que des individus de l’association de Tokobe Telo de Tuléar attirent l’intérêt des médias et des responsables officiels.

A l’origine de cette brusque manifestation d’un groupement dont les membres n’ont pas la réputation de se laisser marcher sur les orteils, il y a une sombre affaire d’homicide. Comme il est de notoriété publique que les traitements judiciaires des affaires de ce genre dans la région sont toujours empreintes (à tort ou à raison) de suspicion qui ne sont pas toujours à l’honneur de la Justice en général et des hommes de loi en particulier, les protestations prennent corps. Et pour bien signifier leur refus de voir l’affaire faire l’objet de manipulations diverses, les membres du Tokobe Telo ont dressé un barrage à l’entrée de la ville de Tuléar, au lieu dit Andatabo (nom de l’endroit où se trouve une élévation montagneuse à la forme d’une table comme celle que l’on peut voir en Afrique du Sud.)
Pour anticiper les interventions nuisibles, au détriment du droit et d’une juste réparation, selon la coutume, pour éviter les longues procédures souvent…détournées au profit de quelques rabatteurs et intermédiaires soucieux de se faire une petite fortune au service de l’une ou de l’autre partie, l’association s’est mis à faire le siège de la ville jusqu’à ce que ceux d’en face et les autorités comprennent qu’il y a lieu de se mettre d’accord au cours de longs palabres, plutôt que d’en venir aux mains. Sauf erreur de notre part, une telle situation requiert plutôt l’intervention énergique et dissuasive d’une personnalité comme l’ex-sénateur Robert Razaka, un membre éminent et très influent du Tokobe Telo. Toute autre diversion ne ferait qu’envenimer un conflit qui, tout compte fait, ne mérite qu’une présence symbolique des forces de sécurité et tout sera rentré dans l’ordre, sans qu’une goutte de sang humain ne soit versée inutilement. Pour ce faire, trancher la tête d’un bœuf sera la première chose à faire.