Le ministre prédateur de la liberté de la presse

11/01/2013

C’était un prétendu défenseur de la liberté de la presse depuis des années. Mais le pouvoir l’a complètement dépravé. Rolly Mercia, une fois devenu homme lige d’Andry Rajoelina et ministre de la Communication, est devenu un véritable prédateur de la liberté de la presse. Il a réitéré urbi et orbi qu’il n’acceptera pas la réouverture des stations radio fermées durant les dernières années. Celui qui était auparavant au premier rang de ceux qui revendiquent la liberté de la presse, montre actuellement son vrai visage. 80 radios ont été fermées par le régime de Transition.

« Tant que je serai ministre, il n’y aura pas de réouverture », a affirmé Rolly Mercia. Le prétexte qu’il avance, serait le non respect de la législation en vigueur. Et il n’a pas hésité à vilipender le président du Congrès, Mamy Rakotoarivelo, et le Premier ministre, Omer Beriziky, qui ont tous les deux évoqué la question de la réouverture des stations radio fermées au cours des dernières années, lors de la cérémonie de présentation de vœux à Iavoloha.
Le régime de Transition a battu le record du musèlement de la presse radiophonique privée, en fermant ces 80 radios. Mais cela ne suffit pas au ministre de la Communication. Il a décidé de servir Andry Rajoelina jusqu’au bout et les deux hommes n’ont aucun intérêt à ce que les ondes soient de nouveau entièrement libéralisées à Madagascar.
Amnésique
Il veut ignorer son passé. Rolly Mercia est tout simplement devenu amnésique. C’est lui qui a été à l’origine de la Cellule de crise pour la sauvegarde de la liberté de la presse, en 2006, quand Sky fm, Radio Ny antsika et Radio Feon’ny Toamasina ont été fermées. Avec de nombreux confrères, Rolly Mercia s’est battu pour la réouverture de ces stations radio. Le régime Ravalomanana a été montré du doigt. Mais six ans après, le ministre Rolly Mercia ne s’est pas contenté de fermer trois radios. Il lui fallait fermer 80, avec la promesse de ne jamais les autoriser à la réouverture. Un record mondial. La question de l’appel d’offres n’est qu’un artifice, étant donné que ce sont des stations de radio qui ont été déjà légalement en activité.
Certaines stations de radio ont été fermées pour des motifs purement politiques, pour ne citer que la radio Fahazavàna et la radio Mada. Plus tard, l’unique radio qui osait critiquer ouvertement le régime de Transition et ses mauvaises pratiques, a été également la cible de toute sorte de sabotage et de persécution. La Free FM a été muselée depuis juillet 2012 et continue à faire l’objet de nouvelles tracasseries judiciaires et administratives.
En outre, au sein du club de la presse privée, chez Viva radio, Rolly Mercia avait toujours prôné le libre accès des membres de l’opposition à la radio et à la télévision nationales. C’est tout simplement ridicule de l’entendre évoquer la question de la ligne éditoriale pour empêcher actuellement les opposants de s’exprimer sur RNM et TVM. Le pouvoir l’a tout simplement complètement corrompu.