L’intelligentsia lance un signal fort au régime

12/01/2013

Le professeur Panja Ramanoelina vient d’être élu nouveau président de l’Université d’Antananarivo pour un mandat de trois ans renouvelable une fois. Son élection ne passait pas inaperçu, comme ses prédécesseurs. Outre ses compétences techniques, ses valeurs intellectuelles et ses expériences administratives, celui qui vient d’être élu à la tête de l’Université est une personnalité connue dans la politique. Il fut le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et des pêches au dernier soupir du régime Ravalomanana. Il a soutenu jusqu’à ses dernières secondes le régime de Marc Ravalomanana. Plutôt connu par ses discrétions, il a pourtant gagné la confiance de l’ancien président.

Et contrairement à ses collègues d’antan, Panja Ramanoelina a évité de tourner casaque en politique en voulant prendre son recul, lorsque le DJ a gagné le trône par la force des armes. Il s’est éclipsé de la scène politique, puis de la scène publique depuis la destitution du régime Ravalomanana. Il n’a jamais accordé aucun interview à la presse et préfère garder la discrétion sur la situation, durant la transition. Son élection à la présidence de la Transition marque de nouveau son retour à la scène publique. Mais son triomphe est également un signal fort au régime actuel. Le corps enseignant, les personnels techniques et administratifs de l’Université ont bien voulu choisir un ancien ministre de Ravalomanana pour espérer un redressement de l’institution, laquelle a été submergée dans une crise profonde durant les trois années de Transition. Car, jamais dans son histoire, l’Université d’Antananarivo n’a jamais vécu une aussi importante instabilité que durant le régime Rajoelina. Rien que pour l’année 2011, l’Université a maté en moyenne une grève par mois durant l’année universitaire de neuf mois. Que l’on veuille ou non, Andry Rajoelina a certainement mis au pied du mur la pépinière des élites malgaches. Comme il voulait couler l’Université et que tout le monde ne doit pas mettre les pieds là-bas, comme lui et beaucoup de ses partisans. Voilà donc que le message est passé, l’Université ne veut pas entendre d’Andry Rajoelina et préfère se confier à un poulain de son ennemi juré. Le camp d���Andry Rajoelina, qui a été pris dépourvu à la publication des résultats, va certainement se lancer dans une campagne de dénigrement à l’endroit du professeur Panja Ramanoelina. Attendons à ce que les presses attitrées à Andry Rajoelina, chercheraient les petites bêtes pour torpiller le nouveau président de l’Université.