Quid du sort de Ratsirahonana, Haja Resampa, Yannick Rajaona et Mamy Ratovomalala ?

19/01/2013

Les dossiers criminels sont légions durant cette transition. Les faucons de la présidence n’y seront pas tirés d’affaire d’office. Leur sort devrait être fixé par la justice. En réalité, si la communauté internationale reconnait une culpabilité d’Andry Rajoelina, elle n’est pas aussi sans savoir, comme beaucoup de citoyen lambda, de celle des proches collaborateurs de ce dernier. Ils ont le statut officiel ou l’habit de conseiller. Eux, ils mènent la Transition à leur guise.

Cependant, il est temps qu’ils passent à la justice pour répondre des actes durant la tyrannie d’un régime transitoire dirigé d’une main de feu et de fer par un jeune putschiste prétentieux et arrogant, nommé Andry Rajoelina. Les médiateurs militeront désormais pour anticiper le sort d’Andry Rajoelina, pour lui blanchir par rapport à de probables poursuites judiciaires qui seraient diligentées contre lui, une fois qu’il quittera le pouvoir d’ici quelques mois. Car en toute logique, Andry Rajoelina ne devrait plus être au pouvoir d’ici la fin de cette année. Pour le reste, notamment ses conseillers et ses porte-serviettes, qui ont servi le prince dans sa mission d’appauvrissement et de cambriolage institutionnalisé, aucun ne plaidera en leur faveur. Et si la communauté internationale veut amnistier Andry Rajoelina, elle reconnaît, quelque part, que ce dernier a commis un forfait. Tout comme ses gardes rapprochées. Elles ont conduit Andry Rajoelina à tresser une campagne punitive à l’encontre des 20 millions de Malgaches qui attendaient de lui une lueur d’espoir aux cinq décennies de pauvreté. Elles, elles répondaient aux noms de Norbert Lala Ratsirahonana, Yannick Rajaona, Haja Resampa, Harry Laurent Rahajason alias Rolly Mercia, Mamy Ratovomalala. Leur bilan : près de 700 000 enfants ont abandonné l’école rien qu’en 2012, selon l’UNICEF. Plus de 18 millions de Malgaches vivront en dessous du seuil de pauvreté en 2013, selon la Banque mondiale. Plus de 700 000 enfants vulnérables seront menacés de famine, selon le Programme alimentaire mondiale.
Sous l’impulsion irréductible de ce cercle ombrageux, héritage bienveillant d’une classe politique plus habile en matière de coup tordu et de vol autorisé que de choses politiques, l’ancien DJ et son administration ont, sans attendre, exploité le coup d’Etat de mars 2009 pour finaliser leur assaut. Les richesses naturelles se raréfient, suite à des trafics illicites favorisés par le cercle du président. Les ressources minières du pays font l’objet d’un cambriolage à ciel ouvert, d’une envergure remarquable, par des opérateurs économiques véreux qui bénéficient du soutien indéfectible de la présidence. Les caisses de l’Etat se font piocher à la louche jusqu’à son épuisement, par des bandits en col blanc, brandissant une autorisation de décaissement, signée par quelqu’un de la présidence. Et on en passe, car la liste est longue. Et ceux qui prétendent dénoncer ces abus, attendaient leur sort derrière les barreaux, sous l’impulsion de l’ancien journaliste.
Norbert Lala Ratsirahonana, l’éminence grise du jeune putschiste, et conseiller « très » spécial du président, est l’homme de tous les dossiers au niveau de la présidence. Le président de la transition ne prend jamais de décision sans l’avoir consulté. Juriste de formation, il est toujours derrière les renversements de tous les régimes qui se sont succédés, après la chute du socialisme. Ce vieux loup de la politique malgache, en perpétuelle perte de popularité, est un grand spécialiste des coups tordus, et méritait cette fois-ci la justice. Il est parmi l’auteur principal du coup d’Etat de 2009. Le secrétaire général de la présidence, Haja Resampa, ancien professeur de danse sportive, est le numéro deux de la transition. Ce dernier a une importante mainmise sur la gestion de la caisse de l’Etat. Il est réputé comme étant l’ « homme fort de la Transition ». Au rythme des scandales à répétition, dont son nom revient parfois aux lèvres des indiscrétions, ses relations avec le président de la Transition s’affermissent davantage. Yannick Rajaona, l’unique dame de la bande, séduit avec ses coups fourrés contre les adversaires politiques d’Andry Rajoelina. Elle bénéficie aussi l’oreille du président et participe activement aux réunions stratégiques du staff de la présidence. Mamy Ratovomalala, quant à lui, est le « monsieur mine » de la présidence, étant lui-même un ancien ministre des Mines. Il connaît du bout de ses doigts, tous les dossiers sur les mines stratégiques et les ressources pétrolières du pays, et conseille le président en matière d’orientation de la politique minière. Eux, qui ont participé activement à diriger le pays au fond de la misère, se sont formés aux basses besognes de la politique dans le courant de la manifestation de déstabilisation du régime Ravalomanana, en trouvant, pour un certain nombre d’entre eux, un rôle à leur mesure dans le coup d’Etat de 2009.