Quid des cas Didier Ratsiraka et Albert Zafy

19/01/2013

Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ont été contraints de se retirer de la course à la présidentielle. On attend la réaction de la SADC au sujet des deux autres anciens présidents malgaches. Depuis les accords de Maputo et d’Addis-Abeba, en 2009, l’exclusion des quatre chefs de mouvance des futures élections à Madagascar a fait son chemin. Actuellement, c’est le retrait de Marc Ravalomanana et celui d’Andry Rajoelina qui font grand bruit. Et le cas des deux autres anciens présidents, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, suscitent plus particulièrement des débats.

En effet, la récente résolution de la SADC a évoqué l’exclusion de Marc Ravalomanana et d’Andry Rajoelina, les deux supposés principaux protagonistes de la crise malgache. Au cours des derniers temps, l’organisation régionale n’a fait aucune mention sur les deux autres anciens présidents, qui n’ont pourtant pas dit leurs derniers mots.
En 2009, Didier Ratsiraka a affirmé qu’il n’est pas un « has been ». Il a préféré plutôt parler de « will be ». Lors de son dernier passage dans la Grande Ile, l’ancien amiral rouge a tenu à démontrer qu’il est toujours en parfaite santé, malgré tout ce que l’on a pu dire sur lui. Il a quitté le pouvoir, il y a plus de dix ans, mais Didier Ratsiraka, un insatiable notoire, ne dirait pas non à un nouveau mandat électif. L’ancien président n’a d’ailleurs jamais désigné un dauphin. Rien n’empêchera Didier Ratsiraka de rebondir comme Sylvio Berlusconi, en Italie, qui a annoncé son retour dans l’arène politique à 76 ans.
Pour sa part, Albert Zafy, n’a pas non plus l’intention de prendre sa retraite politique. A 85 ans, l’homme au chapeau de paille est resté aussi combatif qu’il y a une vingtaine d’année, quand il était à la tête du Hery Velona Rasalama. Il était l’un des opposants les plus farouches à Marc Ravalomanana avant la chute de celui-ci. Et il est, aujourd’hui, le principal opposant à Andry Rajoelina. Il a l’avantage d’être encore présent sur le territoire malgache, contrairement aux deux autres anciens présidents qui sont en exil depuis des années.
A moins que la SADC leur rappelle la logique d’un retrait du processus électoral, Didier Ratsiraka et Albert Zafy pourraient chambouler la donne en déclarant leur candidature à la présidentielle. Ce sera un pavé dans la mare. En politique, en effet, on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Surtout dans un pays comme Madagascar où l’électorat est imprévisible.