Ni l’Egypte… ni le Mali

23/01/2013

Après un entretien à huis clos, à Paris, avec son homologue de la Tanzanie Jakaya Kikiwete, le Président de la République française, François Hollande avait déclaré à la presse, qu’à la suite d’un tour d’horizon sur les sujets brûlants du continent africain que, bien sûr, il est revenu « sur l’intervention de la France avec l’idée de confier à la MISMA la responsabilité première au Mali… Nous avons également discuté de la Somalie, de la RDC et de Madagascar, sur lesquels nous avons une complète convergence de vue ». Lorsqu’on entend le Chef d’Etat français parler de la sorte, on ne peut pas s’empêcher d’avoir la chair de poule.

Surtout après toutes ces déclarations pleines de provocation de « la partie malgache » qu’on tente de justifier, à tort et à travers, en agitant la bannière de la souveraineté nationale, n’importe où et n’importe quand. Pour jouer les matamores… Depuis le début de cette crise que les acteurs malgaches avaient fait volontairement mariner dans une série d’atermoiements destructeurs, l’opinion internationale n’a fait que se cantonner dans une obséquiosité diplomatique, avec beaucoup de patience. Mais là, avec les tergiversations vexantes d’un régime de transition qui ne cherche qu’à faire durer le plaisir de diriger un pays en l’absence d’un ordre constitutionnel légitimé, le concert des nation bouscule les évènements. Il est vrai que les deux vrais protagonistes, de ce trouble interminable à Madagascar qui ne dit pas son nom, contraints et forcés, se sont pliés aux injonctions de la médiation internationale, mais rien n’est encore sûr, quant à la détermination de l’un ou de l’autre de ne pas chambouler de nouveau ce début de solution vers l’apaisement.
Sur tout le territoire de l’île, les habitants ne cachent point leurs inquiétudes à la vue de ces mascarades à grands spectacles pour faire croire que les barons de la transition n’ont pas encore perdu la partie et qu’ils ont la situation basée sur la mauvaise gouvernance bien en main. C’est le sens caché de ces discours fleuves que l’on débite d’un bout à l’autre du territoire nationale, pour faire croire, qu’à travers ces inaugurations prétextes, la clique au pouvoir a montré « aux yeux du monde entier qu’il existe encore un véritable homme d’Etat en Afrique et surtout à Madagascar ». La propagande pimentée d’agitation permanente, les hommes du pouvoir font feu de tout bois pour amener la jeunesse à se livrer à des louanges programmées du genre « nous sommes vraiment fiers d’avoir un Président comme vous, soucieux du bien-être de la population. Vous êtes sans égal (…) ». On n’en croit pas ses oreilles à entendre discourir ainsi le représente des jeunes. C’est comme si on assiste encore à ces manifestations populaires d’une époque révolue du temps du rideau de fer… Comment peut-on comprendre qu’un individu qui n’était même pas encore né du temps de la période qui a suivi l’indépendance, puisse affirmer avec la conviction d’un robot, que « pendant 53 ans d’indépendance, aucun dirigeant n’a fait ce que vous avez réalisé. Nous sommes conscients que les précédents dirigeants de 1960 à 2009, n’ont pensé qu’à leurs propres intérêts personnels (…) Un pareil délire est une insulte à la mémoire de ce bâtisseur qu’était Philibert Tsiranana, ce bouvier d’Anahidrano qui doit sûrement se retourner dans sa tombe. Et dire que son fils, Pierre Tsiranana est obligé de supporter des pareilles sornettes débitées en public…
Le danger qui guette ce pays est la répétition de pareilles scènes d’hystérie populaire, obtenues par le lavage de cerveau et le gavage médiatique. Il y a aussi ces moutons de Panurges qui, au nom telle ou telle entité douteuse qui n’a aucune assise populaire, veulent entraîner la masse dans des dérives populistes idiots pour soutenir des plans de conjurations diaboliques afin de se maintenir au pouvoir. On pense, inversion du calendrier électorale, on imagine des démarches unilatérales pour faire traîner autant que faire se peut, la longévité d’une transition perverse au service d’une minorité de ploutocrates cyniques, vendue aux intérêts de l’étranger. Pour camoufler le tout, ils s’égosillent à faire admettre qu’ils n’ont rien à voir avec la « quête insatiable du pouvoir et de leur propre intérêt ». Alors qu’avec une mentalité pareille, le pays risque le pire. Et en avouant avec beaucoup de fierté que par sa décision, il a tenu « à éviter un bain de sang et la guerre civile à Madagascar », Andry Rajoelina n’est pas loin de la vérité parce qu’on n’est pas encore sortie de la forêt d’embûches que préparent derrière son dos les faux amis…