Mandat de dépôt pour un Karana

25/01/2013

De tout temps, les affaires de vol d’ossements tournent toujours en queue de poisson. Les inculpés, souvent bénéficient d’extraordinaires mesures d’élargissement. Comme si les commanditaires peuvent influer sur le cours des évènements. Hier, contre toute attente, le juge d’Instruction auprès du tribunal de Première instance de Morombe a placé sous mandat de dépôt et envoyé en prison un commerçant Karana. Il était une fois, un voleur d’ossements qui a été appréhendé par les éléments du commissariat de Police de Morombe.

Malgré les charges qui pesaient contre lui, d’une manière étrange, il a pris le large et a pu quitter la ville de Morombe pour se planquer du côté de Maintirano. Puis, plus personne n’avait entendu parler de lui, mais les dossiers le concernant restaient toujours ouverts au tribunal de Morombe. Un adage des milieux proches des affaires judiciaires dit que « le malfaiteur revient toujours sur les lieux de son crime. » Il y a quelques jours, la personne impliquée dans le vol d’ossements débarque à Morombe, avec une carte d’identité toute neuve et un autre nom. Informé sur cette présence, le juge d’Instruction prend les mesures pour procéder à son arrestation. Ce qui va s’ensuivre, reste couvert sous le secret de l’instruction. Mais voilà qu’un commerçant Karana qui a très mauvaise réputation, même dans le milieu pakistanais de la ville, est interpellé par le juge d’instruction. Pour des raisons pas très claires, au lieu d’obtempérer à la convocation, il a filé sur Tuléar.
Sommé de rentrer sur Morombe s’il ne veut pas être arpenter à Tuléar, le suspect est revenu et s’est présenté devant le juge qui le place sous mandat de dépôt. Interrogé sur les circonstances de cette arrestation, le procureur de la République confirme l’arrestation mais refuse de donner plus ample information par respect pour le principe du secret de l’instruction. Contacter pour en savoir plus par nos soins, le Juge d’Instruction ne répond pas au téléphone, sûrement pour la même raison. Et peut-être aussi pour ne pas prêter flanc aux interventions de personnalités politiques liées à ce commerçant karana. A noter que des sources fiables nous affirment que des personnalités au niveau du CST et un ex-député de Morombe seraient déjà sur le coup, pour provoquer la relaxe de ce Karana, sans se soucier de leur concitoyen pourtant mêlé aussi à cette affaire. Ce n’est pas la première fois que ces personnalités très connues de la transition interfèrent de la sorte dans des procédures judiciaires. Pour rappel, il y a eu cette histoire d’homicide pour lequel l’auteur a été relaxé, grâce aux ingérences de ces mêmes personnes. Les magistrats de la juridiction de Morombe ne cachent plus leur irritation à propos de ces intrusions dans leurs attributions.
Aux dernières nouvelles, des responsables locaux cherchaient à faire valoir la thèse d’une version qui consistait à faire admettre au juge d’instruction, que le Karana était un informateur de la police à qui, on avait confié la tâche de piéger les voleurs d’ossements. Il semblerait même que cette stratégie foireuse aurait l’appui de quelques fonctionnaires « approchés et acquis au sens propres comme au figuré », à la protection de ce commerçant Karana. Cet étranger qui se prévaut d’être un citoyen de nationalité malgache, serait détenteur d’une carte d’identité nationale obtenue dans des conditions pas très claires et il lui arrive même de se vanter d’être l’ami intime de tel ou tel ministre pour impressionner les fonctionnaires locaux.