Pourquoi compliquer les choses ?

25/01/2013

Il y a à peine 10 jours, la décision d’Andry Rajoelina de se retirer de la course à la magistrature suprême était de nature à clamer les jeux politiques aussi bien locaux que géopolitiques, mais voilà que maintenant, après les réctions diverses des acteurs politiques pour ou contre ce choix, la suite des évènements prend une tournure inquiétante. Profitant de la déclaration de S.E l’ambassadeur de France François Goldblatt sur le retour problématique de Marc Ravalomanana, les partisans de l’homme d’Imerikasinina crient au scandale et menacent de réagir. Sans toutefois avouer comment ? Toujours est-il qu’au point où nous en sommes, le climat politique actuel, déjà malsain, risque de se détériorer davantage.

Au sein même des institutions, le pessisimisme est perceptible à travers les actes et les déclarations apaisantes des responsables à propos de la préparation du calendrier et des déroulements programmés des prochaines élections. Au lieu de rassurer l’opinion, les mesures prises jusqu’à ce jour montre bien qu’il y a eu des carences manifestes à tous les niveaux. Si des habitués du recours à des boucs émissaires font valoir le retard visible dans les apports de la communauté internationale pour les financements des opérations, il est indéniable que l’absence du savoir-faire et l’amateurisme affiché par les personnalités en charge de la confection de la liste électorale, des cartes d’identité et des cartes d’électeurs, sont palpables et permettent de mettre en doute la possibilité de réaliser des élections « libres, transparentes, crédibles et acceptées par tous… ».
Partant de ces faits nouveaux sur l’éventualité des prochaines élections, on ne peut que conclure sans crainte de se tromper, que les prochains mois ne seront pas de tout repos pour les dirigeants de la Transition. Ils auront à gérer cette grogne rampante qui commence à faire des ravages et des fissures dans les rangs des signataires d’une feuille de route que la contestation galopante des traditionnelles têtes brûlées de toujours, dénonce avec vigueur, au cours de campagnes médiatiques sans pitié. Un jour, c’est en demandant purement et clairement la destitution d’Andry Rajoelina et de ses comparses au service du régime en place. Un autre jour, c’est une bande de déçus de l’esprit TGV qui révèlent au grand jour des secrets de famille pour proposer la déchéance des conjurés d’Ambatobe, destinés à faire tomber Marc Ravalomanana en 2009. Puis, il y a aussi les trahisons qu’on échafaude derrière le dos d’Andry Rajoelina pour le simple plaisir de devenir Calife à la place d’un Calife en… disgrâce, à cause de cette interdiction de se faire élire, à laquelle il doit se résigner. Qui aurait cru que, sous prétexte de jouer aux courtisans plus royalistes que le roi lui-même, des compagnons de route de la première heure, des familiers de messes basses du Palais d’Ambohitsorohitra oseront un jour de pousser leur « Président… » vers la sortie des artistes ? C’est pourtant la tendance généralisée dans les coulisses du pouvoir. Les indiscrétions les plus osées citent une liste de noms qui guettent le moindre faux pas de leur idole d’antan pour se poser en successeur de fait, futé et surtout très riche, pour impressionner les moutons de Panurge. Pour ne pas compliquer les choses de la politique politicienne. Et la tradition des intrigues de palais si chère aux faiseurs de roi sera sauve !
Il ne faut pas oublier que dans le camp de se qui reste d’une opposition dispersée aux quatre vents de la prostitution politique, les plus acharnés ne baissent pas les bras et n’attendent que l’occasion idéale pour déshabiller Pierre et habiller… Paul. Il ne s’agit pas de Paul Rabary, qu’il nous excuse pour cette précision utile. Mais de n’importe quel autre candidat, capable de mener le pays vers un apaisement réel pour le bonheur de plus 20 millions de compatriotes qui ne rêvent et n’attendent que cet « homme providentiel », annoncé une fois par Jean Fremigacci sur les ondes de RFI. Surtout pas un… oiseau rare, parce le pays ne sait que faire de ces drôles d’oiseaux pourtant fragiles qui, salissent la Nation, comme ceux qu’un proverbe de l’île de Nosy-Be accuse d’avoir la mauvaise habitude de chier sur le rocher, l’éternel muet par nature…