Pierrot Rajaonarivelo veut remplacer Rajoelina

28/01/2013

Le président national du jeune parti MDM ou Mouvement pour une démocratie à Madagascar, Pierrot Rajaonarivelo, vient d’être investi officiellement par ses pairs comme challenger aux prochaines présidentielles. Depuis son retour d’exil en 2009, le président national du MDM, ancien secrétaire national du parti AREMA, n’a jamais caché son intention de briguer la magistrature suprême. Samedi dernier, il a eu la bénédiction officielle de son parti MDM pour représenter le parti aux présidentielles. Il affrontera les électeurs et sera dans la course avec beaucoup d’ambitions. Pierrot Rajaonarivelo, en balançant à la presse un avant-goût de son projet de société, préconise une réforme au niveau des institutions, en réhabilitant leur valeur, en luttant contre la corruption, en réorientant la raison des forces de sécurisation, en modernisant la fonction publique et en mettant en œuvre une politique fiscale efficiente et efficace.

Puis, fort de son expérience dans la vie publique, étant déjà ancien Vice-Premier ministre chargé des Finances et du budget et actuellement ministre des Affaires étrangères, Pierrot Rajaoanarivelo se dit prêt à mettre en œuvre ces objectifs. D’ailleurs, le prochain scrutin sera le premier baptême de feu électoral pour Pierrot Rajaonarivelo.
Comme les échéances électorales se rapprochent, l’état major politique se précipite pour se mettre en ordre de bataille. Le temps n’est plus à la grande alliance, ni aux discours affectueux et gracieux. Chaque camp commence à tracer sa propre ligne afin d’essayer de marquer des points. Ainsi, pour le parti Mouvement pour la démocratie à Madagascar, « il est temps de mettre un terme à cette crise ». Pourtant, après quatre ans de crise, deux ans de présence au sein du gouvernement de la transition et des autres institutions, c’est seulement maintenant que le parti de Pierrot Rajaonarivelo se rend compte de la gravité de la douleur et des souffrances des Malgaches pour qu’il clame mettre fin à la transition. « Le MDM déplore que la majorité de la population soit la première victime. La santé et l’éducation ne sont pas suffisamment considérées. La croissance économique s’est arrêtée et le produit intérieur brut par habitant est revu à la baisse, des dizaines de milliers d’emplois ont été perdus, affectant durablement des pans entiers de notre économie. L’environnement des affaires s’est dégradé face à la corruption, aux pratiques fiscales menaçantes pour nos entreprises du secteur formel et aux interventions tatillonnes mais inefficaces de l’Etat. L’insécurité a pris des proportions dramatiques et inacceptables. Les infrastructures, en particulier, routières, se sont, elles aussi, dégradées. L’investissement s’est, en conséquence, effondré si l’on met à part le cas du secteur minier dont les programmes sont engagés depuis longtemps ». Le parti de Pierrot Rajaonarivelo finit par se rendre compte des réalités dont il n’a jamais osé parler auparavant. De deux ans de participation et d’observation au sein du gouvernement, le MDM a vu de l’intérieur la décadence du pays mais n’a pas trouvé opportun de le clamer que seulement à l’aube des périodes électorales.