Des questions sans réponses

28/01/2013

Apparemment, le sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine ne s’intéresse guère au cas de Madagascar. Il est pratiquement dominé par « l’intervention militaire française au Mali. ». A en juger par les rapports de presse diffusés par TV5 et les autres, les participants préfèrent plutôt se pencher sur « les autres conflits ou zones de tensions » du continent. Or, le rappel précipité de Sandile Schalk et les membres du Bureau de Liaison basé à Antananarivo, pour être présent à Addis Abeba pour le sommet, est très révélateur sur l’évolution du traitement du dossier sur la crise qui sévit à Madagascar.

La première question qui vient à l’esprit est de savoir où en est-on quant au sort du Chef de la Transition et de toutes ces institutions parasites qui n’existent que par la feuille de route. Le dit document, quoi qu’en disent les profiteurs qui avaient acquis leur lettre de noblesse à cause d’une signature qu’ils ont apposé le 17 septembre 2011, ne peut plus servir à quelque chose depuis que les donnes ont changé. A noter qu’à partir du désistement de deux principaux protagonistes, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, de tous côtés, on n’entend plus que çà : le calendrier des élections fait l’objet de vives prises de positions, souvent contraires. Du côté du pouvoir, pour des raisons de pures stratégies politiciennes, le souhait le plus vivace serait de mettre la charrue avant les bœufs. Il est question pour les têtes pensantes d’Ambohitsorohitra de disposer d’abord d’une confortable majorité parlementaire avant d’installer un exécutif à poigne qui aura à son service un Parlement docile et corvéable à merci. Pour une poignée d’ambitieux qui rêvent de refaire le monde : « c’est tout et tout de suite… ». Pour eux, il est primordial de passer aux choses sérieuses et prendre le taureau par les cornes. Pour y arriver, tous les moyens sont bons, quitte à fouler aux les convenances les plus sacrées de notre culture et se draper des habits neufs d’un système monarchique qui ne dit pas son nom. Certains, dans leur aveuglement, ne reculeront pas devant une prostitution morale et civique, en faveur des partenaires étrangers les plus offrants. Avec en prime, la ferme promesse de donner libre cours aux fantasmes les plus débridés des pillages de toutes nos ressources. La transition quadriennale que le pays venait de vivre n’a rien de rassurante.
On se demande alors bêtement de quoi demain sera-t-il fait. En s’incrustant encore sur ce qui reste des privilèges avancés par la Feuille de route, Andry Rajoelina et consort s’approprient comme ils savent le faire les pleins pouvoirs. Inimaginable et hors de question avanceront certains ! C’est vous qui le dites. Mais pour rester et demeurer, là où ils se trouvent actuellement, des hommes d’affaires sans scrupules sont prêts à payer le prix fort, même avec du sang versé. Pas le leur, mais encore le sang des agneaux innocents comme le 7 février 2009. Que le ciel nous protège !