Andry Rajoelina perd Jean Lahiniriko

28/01/2013

Andry Rajoelina perd sur toute la ligne. Après avoir renoncé à son vœux le plus cher, celui de se représenter aux présidentielles, Andry Rajoelina venait d’assister au juste, à l’éclatement de son aile dur. L’UDR-C, ou Union des démocrates et des républicains pour le changement, qui soutenaient Andry Rajoelina bec et ongles, risque actuellement l’implosion. Les têtes pensantes de ce groupement commencent à se démarquer de leur ancienne idole et tracent leurs propres lignes de conduite. Jean Lahiniriko, une pointure dans ce groupement, vient d’annoncer, samedi dernier, sa candidature aux présidentielles. Jean Lahiniriko, président du PSDUN, renonce ainsi à un horizon d’une probable alliance du camp Rajoelina et décide de faire cavalier seul durant les élections. En tournant le dos au leader du parti TGV, son parti ne va pas soutenir le candidat avancé par Andry Rajoelina.

« C’était prévisible », disait un ancien membre du groupement UDR-C. La non-candidature d’Andry Rajoelina a signé la lettre de mort du front pro-Rajoelina. La crise de confiance a gagné le milieu de ce groupement politique formé auparavant par les partis RPSD, TGV, Matsilo, Mamafisoa, Fanarenana, PSDUN, FAFI V. Aucun de ces partis ne pense plus qu’une alliance derrière un front unique est nécessaire pour garder le flambeau de l’issue du coup d’Etat de 2009. Dans le camp du PSDUN, Jean Lahiniriko estime que personne n’a plus le charisme pour incarner le « Ray aman-dreny », après le retrait d’Andry Rajoelina. Et à ses yeux, sa propre personne pourrait se constituer en alternative.
Jean Lahiniriko a critiqué la gestion de la transition et crache dans sa propre soupe. Il finit par se rendre compte de la pauvreté grandissante actuelle. Alors que c’est sa bande, avec lui en tête de liste, qui a tout manigancé pour entrainer le pays dans un état lamentable. Actuellement, les élections se rapprochent et Jean Lahiniriko veut se blanchir devant l’opinion publique en essayant de dire du mal à « son » administration. Il a participé à la déstabilisation en 2008 et a participé activement au coup d’Etat de 2009. Son mouvement débouche à la mise en place d’un jeune prétentieux, auteur principal de l’appauvrissement de plus de 80% des Malgaches. Le régime a favorisé les dilapidations des richesses naturelles et minières du pays, mais Jean Lahiniriko préfère se taire. Il a voulu regarder, motus et bouche cousue, des bandits à col blanc en train de piocher impunément dans la caisse publique. Il n’a jamais tiré sur la sonnette d’alarme lorsque le pays était sur la mauvaise pente et risquait un délabrement total. Maintenant, le pays est au fond de la misère et qu’il en est conscient. N’est-ce pas une insulte aux millions de Malgaches qui ont souffert durant ces quatre années de crise dont Jean Lahiniriko et consorts ne veulent pas mettre un terme qu’une fois qu’Andry Rajoelina avait décidé de jeter l’éponge. Jean Lahiniriko est un opportuniste pur et dur. La tentative d’une nouvelle chance aux prochaines présidentielles, puisqu’il a été déjà candidat en 2006, risquait pour lui et son équipe de recevoir une véritable correction de l’opinion. Même en voulant mettre en œuvre tous les coups tordus dont il est capable, il est prévisible que son score ne dépassera pas les 5% des votants. On ne peut que souhaiter bon courage à Jean Lahiniriko, en affrontant la délibération populaire pour qu’il sache finalement combien il vaut aux yeux de l’opinion.