67 maisons brûlées par les dahalo

29/01/2013

Le Sud est de nouveau le théâtre d’attaques meurtrières ces derniers temps. Des villageois ont été tués. La situation dans le Sud du pays redevient cacophonique. Quelques semaines après la fin de l’opération Tandroka, l’attaque des dahalo reprend de plus belle. A Ankily, une localité située à un peu plus de 100 kilomètres au Nord d’Amboasary, 67 maisons ont été brûlées par les miliciens voleurs de zébus. La barbarie est de retour. Environ 250 dahalo ont attaqué le village d’Ankily, dans la Commune rurale de Mahaly, dans le district d’Amboasary Sud. 1200 bœufs ont été volés par les dahalo. Ils ont pris tout ce qu’ils ont pu emporter. 67 maisons ont été ensuite incendiées par les malfrats. Selon le membre du Congrès, Alphonse Maka, la commune rurale de Mahaly est actuellement complètement désertée par la population.

D’après le général Ravalomanana, interrogé par RFI, la situation est assez difficile à maîtriser. « On a un problème d’occupation du territoire. Pour aller d’un village à un autre il faut une journée. Les dahalo attaquent et il faut une journée pour avertir les gendarmes et une journée pour aller là-bas. Donc, on a toujours un retard de deux jours», a-t-il avancé sur le micro de RFI.
En effet, face à 250 dahalo armés de kalachnikov et de MAS 36 - soit dit en passant, des armes qui appartiennent normalement à l’armée et à la gendarmerie - la population n’a pas osé répliquer. Raison pour laquelle, après avoir pris ce qu’ils voulaient, les miliciens voleurs de bœufs se sont permis d’incendier une soixantaine de maisons. Comme pour montrer qu’ils sont capables de beaucoup de chose, et comme pour envoyer un message fort aux autorités.
Une nouvelle fois, l’attaque des dahalo provoque un déplacement massif de la population locale. Des gendarmes en mission dans la localité de Tsivory ont été appelés à la rescousse mais leur déplacement vers Mahaly a pris du temps. Ils n’ont pas pu prêter mains fortes à la population victime de l’attaque.
Aucune évolution de la situation donc, n’a été ainsi constatée à l’issue de l’opération musclée de l’armée dans le Sud. On ne parle même plus de Remenabila, le présumé chef des dahalo, actuellement. Il n’est sans doute pas le seul à être intéressé par les millions de bœufs de la région Sud de la Grande Ile. « Il y a d’autres facteurs qu’il ne faut pas négliger, dont le facteur pauvreté. Quand les dahalo pensent que les forces de l’ordre sont parties, qu’ils n’ont n’a pas suffisamment de bœufs, ils se disent qu’ils vont attaquer tel village… Donc ça va toujours exister », explique le général Ravalomanana sur RFI.
Le phénomène de l’insécurité engendré par la crise malgache continue d’empirer. Le Sud n’est pas l’unique région concernée. Même la capitale et ses environs sont touchés. A Anosizato ouest, quatre villas ont été attaquées en une nuit. Mais devant ce désordre total, les dirigeants et les militaires qui les soutiennent n’ont pas pour le moment aucune réponse appropriée.