Le peuple seul est souverain !

29/01/2013

A 83 ans, le journaliste, un des pionniers de Radio-Madagascar, ancien pilote de SOMACRAM, pilote-instructeur d’Air Mad et surtout homme politique militant, il a vécu les évènements-clés de ce pays en 1972, 1991, 2002. Le 7 février 2009, il venait tout juste de quitter les manifestants à Ambohitsorohitra que les rafales meurtrières des armes à feu ont fauché des vies devant le Palais d’Etat. On peut dire qu’il revient de loin. Il, c’est Daniel Ramaromisa, alias Rambo ou Mac Gyver pour la foule de la Place du 13 Mai en 1991. Dans l’entretien exclusif qu’il nous a accordé, il nous révèle le fond de son cœur.

La Nation : Pourquoi ce silence ?
Daniel Ramaromisa : A mon âge, il faut savoir observer et surtout observer les autres. C’est de cette façon qu’on peut conseiller et donner des leçons à la génération montante. Je suis toujours présent quand notre parti est invité ou sollicité. J’étais avec le parti Vert de Saraha Georget et le MDM de Pierrot Rajaonarivelo et l’Escopol récemment. Et s’il faut choisir un jour, c’est entre Saraha Georget et Pierrot Rajaonarivelo que se penchera mon choix. Dans la philosophie de notre parti, le VVSV (Vahoaka Vanona Sahy Vonona), l’objectif est de servir le peuple pour ne pas faire comme ces jeunes ambitieux qui ne pensent qu’à leurs intérêts égoïstes. Le peuple est souverain et c’est lui qu’on doit servir parce qu’il représente la majorité. Il s’agit de la théorie du triangle qui repose sur une base élargie. Les dirigeants qui se trouvent au sommet du triangle sont minoritaires. C’est ce qu’il ne faut jamais oublier. On nous reproche de ne pas se réunir en congrès. Le parti ne s’est pas enrichi au dépend du peuple, donc on n’est pas assez riche pour financer une pareille assemblée.
La Nation : Comment trouvez-vous la conjoncture politique actuelle ?
D.R : Le drame de ce pays vient du fait que ceux qui dirigent, ne pensent qu’à dominer le peuple qu’ils doivent servir. Du temps du PSD, tout le monde voulait l’être pour avoir des privilèges. Avec l’Arema de Didier Ratsiraka, l’UNDD d’Albert Zafy et le TIM de Marc Ravalomanana, c’était pareil. Tant qu’on ne cherche pas vraiment à servir le peuple, rien ne marchera dans le bon sens…
La Nation : A propos des débats actuels sur le calendrier électoral, quel est votre opinion ?
D.R : C’est à nous Malgache de savoir ce qui est bon pour ce pays. J’ai écrit à Chissano dans ce sens. On n’a pas des leçons à recevoir des Africains. Il faut prouver que c’est le peuple qui est le souverain. La seule manière pour s’y prendre, c’est de permettre aux habitants de s’exprimer par l’élection de ceux qui vont les représenter. C’est là tout le poids des Législatives. Et c’est de la majorité dans le Parlement que doit sortir celui qui va diriger le pays, parce qu’il sera soutenu par les électeurs qui ont choisi ses représentants au sein de l’Assemblée Nationale. C’est le seul chemin qui conduit vers la stabilité.