Le front est cassé

31/01/2013

Le désistement d’Andry Rajoelina n’a pas fini de faire des vagues, surtout parmi les entités proches de cette transition qui part en… (non) à la dérive. Le choix de Jean Lahiniriko, en voulant se présenter à la course à la présidence, n’a fait qu’ajouter un peu plus de turbulences sur le parcours déjà sinueux des formations pro-Rajoelina. Hier, la coalition UDR-C qui regroupe ce beau monde, a mis officiellement Jean Lahiniriko et les têtes politiques qui l’ont suivi, au ban de l’organisation dont le seul but était de faire bloc pour soutenir l’actuel Chef de la Transition. Parce que le président fondateur du PSDUN s’est permis de se lancer dans cette course à la magistrature suprême, sans solliciter l’avis des autres entités, il est accusé de crime de lèse-majesté.

En clair, il se trouve en infraction vis-à-vis de la vocation statutaire de l’UDR-C, selon Julien Reboza, lors d’un point de presse à l’Hôtel Colbert hier. En tant que chef de file, donc garant du bon fonctionnement du front, Jean Lahiniriko a trahi l’esprit de l’union autour d’Andry Rajoelina, d’après toujours les accusations directes de l’orateur de service. Après s’être longuement étalé sur les explications des articles du document de base qui régit le front, il a conclu sur la décision prise par le bureau national de se débarrasser des « déserteurs ». C’était justement pour donner une large publicité à ce phénomène de rejet qui ressemble un peu trop à une cassure ou une déchirure… que la presse a été convoquée.
En remplacement de celle que Lahiniriko et consorts avaient quitté, la nouvelle équipe dirigeante, avec à la tête du Bureau National, Julien Reboza, se compose de personnalités connues telles que Benja Urbain Andriatsizehena, Secrétaire général, puis Lanto Rakotomavo, Ndahimananjara Johanita, Evariste Marson, Jean Jacques Rabenirina, Jean Max Rakotomamonjy comme vice-présidents. Parmi les conseillers politiques figurent Daniel Ramaromisa. Le poste de Trésorier général sera accordé à Constance Razafimily. En guise de réponse aux questions des journalistes sur la procédure de ce changement, le nouveau patron de l’UDR-C énonce les passages des textes du statut sur le rôle du Secrétaire général, surtout en cas de défaillance du président, afin d’assurer le bon fonctionnement de la formation. Et pour bien confirmer le bien fondé de ce changement à la tête d’un appareil destiné à faire face aux défis politiques de la fin de la transition, Benja Urbain Andriatsizehena rappelle que Evariste Marson était signataire de la Feuille de Route et pour bien éclaircir la participation du parti Leader-Fanilo en tant que partie prenante et compagnon de route de l’UDR-C, Constance Razafimily a tenu souligner la raison de sa présence.