Andry Rajoelina perd des soutiens

23/10/2012

Le président de la Transition, candidat aux prochaines élections présidentielles, est sur le point de connaître la désertion de ses anciens compagnons de lutte. Plusieurs de ses « amis » commencent à délier leur langue contre le locataire d’Ambohitsirohitra. La veille des élections bouscule les choses et secoue le plus haut sommet du pouvoir. Le président de la Transition, Andry Rajoelina qui, visiblement, semble se prétendre briguer le premier mandat présidentiel à la prochaine République, est mal parti dans sa course.

Mal parti, puisque qu’il veut dérégler son horloge et commence ses propres campagnes avant le coup d’envoi officiel concerté et autorisé. Mal parti aussi, puisque le camp du président de la Transition est en train de se vider des anciens compagnons de lutte. Des partis et groupements de partis, auparavant fervent partisans d’Andry Rajoelina, commencent à rompre les rangs graduellement. A commencer par l’UDR-C (Union des démocrates et Républicains pour le Changement), aile dure de la mouvance d’Andry Rajoelina qui annonce mollement une rupture avec le parti TGV, l’ange gardien du président de la Transition. Des sources concordantes ont fait savoir que l’UDR-C et le parti TGV est à deux doigts de la rupture totale. Surtout si on avait entendu avec surprise la candidature de Jean Lahiniriko aux présidentielles. Comme si ce dernier, un grand manitou de l’UDR-C, laisse entendre que son parti PSDUN, voire le groupement UDR-C qu’il est lui-même le fondateur, va lâcher son soutien en cas de candidature de Andry Rajoelina.
Mais si l’UDR-C veut être prudent dans sa démarche, et calcule un improbable bouleversement de la tendance au sein de l’opinion qui met Andry Rajoelina au plus bas de l’échelle de la popularité actuellement, le groupement Escopol (Espace de convention et concertation politique) a, lui, déjà signé sa rupture avec l’auteur principal du coup d’Etat de mars 2009. Lors d’une réunion de vendredi, ce groupement, qui concentre des alliés de premières heures d’Andry Rajoelina, veut que ce dernier ne se présente pas aux prochaines présidentielles. Une déclaration qui ne rejoint point l’ambition du locataire d’Ambohitsorohitra. Dorénavant, Benjamina Ramanantsoa, Roland Ratsiraka, Hery Rakotobe, Adolphe Ramasy, et bien d’autres, annoncent une tension avec leur ancien patron. Faut-il aussi rappeler qu’Alain Ramaroson, une aile dure de cette transition a perdu d’égard au sein de la transition depuis son déballage sur l’affaire Nadine Ramaroson.
Au niveau des militaires, la vague de limogeage de ces derniers temps au sein de l’armée, anime le débat déjà houleux au niveau de la grande muette. Depuis l’éviction de Bruno Razafindrakoto, et du général Zafera Viennot, du général Augustin Manakay, au sein de la haute sphère de la gendarmerie, la tension couve au sein de la grande muette en ce temps où celle-ci a de la peine à retrouver son unité d’antan. Surtout, que le passage de la mission militaire de la SADC la semaine passée, a fini par se rendre compte que beaucoup de militaires ne soutiennent pas les mêmes langages que leurs chefs.
Au niveau de l’opinion, rien n’indique actuellement que le président de la Transition Andry Rajoelina est en pôle position en côte de popularité. Rien que pour la population tananarivienne, toutes les manifestations politiques qui se sont succédées depuis l’accession de l’ancien maire aux commandes de cette interminable transition, ont montré que la popularité de ce dernier est en perpétuelle régression. Et ce malgré les promesses démagogiques d’ici et partout entamées en grande pompe à chaque tournée présidentielle. Le dénuement qui mine les ménages finit par dévaloriser le président de la Transition et ses cliques. D’autant plus que son entourage est parfois cité dans des affaires louches et trafics de tout genre.