Insolence envers un supérieur

04/02/2013

La solidarité est la forme principale qui régit les relations entre les membres d’un même corps, d’une même entité et pourquoi pas, d’une même nation. Les anciens, ces inoubliables « Ntaolo », en avait fait une vertu cardinale qu’ils nous avaient légué à travers ces proverbes aux vérités irréfutables sur tous les points.

Pourquoi ces très sages ancêtres, auraient-ils décrété cette maxime d’une lucidité admirable que même le plus grand des stratèges ne renierait pas : « La solidarité est la force ». Parce qu’ajoutent-ils, « l’importance du nombre est une arme… » ? Quand il s’agit d’un affrontement guerrier. Ce constat date sûrement de l’époque où le fusil ou arme à feu introduit par les étrangers, faisait sa première apparition et avait pourtant impressionné nos ancêtres. Il est vrai que de nos jours, les techniques de combats en cours d’hostilité déclarée, ont beaucoup évolué, mais il reste constant que lorsqu’une minorité est submergée par le nombre des assaillants, la victoire sera toujours du côté de la présence massive.
Trêve d’élucubrations nébuleuses, revenons sur terre pour revoir de près, ce qui se passe sous le nez et à la barbe de tout un chacun, qu’on ait à quelque chose à redire. On ne peut que se taire et se résigner. Mais cela ne nous empêche pas d’y réfléchir sérieusement. Un ministre et un Premier ministre osent contredire le souhait du Chef d’un régime transitoire régi par la loi du consensus au sein duquel il n’y a aucune place pour l’unilatéralisme. Le malentendu est né de la proposition d’Andry Rajoelina sur la mise en chantier des outils législatifs destinés aux prochaines élections qui doivent se tenir le 8 mai 2013 pour les présidentielles et les législatives pour plus tard. Volontairement, il a insisté sur l’urgence des mesures à définir, tout en intervertissant les dates des deux consultations. Ce changement a eu pour effet d’attirer des remarques de bon aloi de la part du chef de gouvernement et du ministre Tabera, surtout en ce qui concerne l’opportunité ou non des modifications sur le nombre des parlementaires. Les débats sur ces sujets de la plus haute importance méritent qu’on s’y attelle sérieusement, mais sans se précipiter, étant donné que le délai imparti permet une première lecture en Conseil de gouvernement avant toutes décisions. Parce qu’en face, on ne voulait rien savoir, qu’il y a eu ces indiscrétions qui ont provoqué des tollés dans la presse, au point de faire sortir les loups du bois pour asséner des volets de bois vert sur le dos du Premier ministre. Les micros et caméras en ballade se sont donné à cœur joie pour ramasser les témoignages appropriés pour donner à l’opinion une image très négative d’Omer Beriziky. Au cours de cette véritable opération de démolition médiatique, visiblement dirigée de mains de maître, c’est tout juste si le chef de gouvernement n’était pas traité d’un nom… d’oiseau. Et pour couronner le tout, un ministre de ce même gouvernement se farcit une longue tirade pas très élogieuse à l’endroit de son chef sur les antennes de TVM et RNM. C’est à se demander si la solidarité gouvernementale a encore un sens. Il est vrai que le ridicule ne tue pas, mais tout de même, il y a lieu de reconnaître que le chef de gouvernement est trop bon, alors il ne faut pas s’étonner s’il se fait traiter de la sorte… Parce qu’en d’autres lieux, quand un ministre n’est pas d’accord, « il démissionne ou bien il ferme sa gueule », avait dit un jour un grand homme.