Tsivory en flammes

04/02/2013

Les nouvelles qui viennent de ce front que les forces spéciales ont quitté ne sont guère rassurantes. S’il était question d’un rétablissement de l’ordre pour justifier les interventions saignantes et musclées dans le sud, il ne se passe une semaine sans que les faits prouvent aux yeux de tous que l’ordre ne règne pas du tout au-delà du fleuve Mananatanana jusqu’aux rives du Mandrare. Dimanche matin, le réveil a été un véritable cauchemar pour les habitants des villages de Bemandresy, Ankera et Analamena. Au lieu d’un réveil en fanfare, c’étaient les cris de guerre et les coups de feu d’une bande de voleurs de bœufs qui ont tiré les villageois de ces trois localités du District de Tsivory, de leur lit. A noter que le territoire de ce district se trouve dans une zone enclavée et d’accès difficile.

C’est le bout du monde dans tous les sens de cette expression. Il est donc facile à des malfaiteurs de s’en prendre aux paysans et aux éleveurs qui ne peuvent bénéficier d’un quelconque secours de la part des forces de l’ordre. Et si jamais, ils parviennent à mobiliser des renforts de ces gendarmes, ces derniers manquent, soit de moyens de déplacement, soit réticents à intervenir parce que le précédent malheureux de ce 9 juin 2012 est encore vivace dans les mémoires et n’encourage pas du tout à jouer les héros.
On ne déplore heureusement aucun décès. Les dahalo, avant de quitter les lieux ont emporté avec eux un butin de plus 500 têtes de bœufs, des biens matériels et mobiliers, sans oublier d’emmener en otage, deux enfants.
A partir de ces faits vécus par ces compatriotes vivant dans l’arrière-pays, force est de déduire que les responsables du Conseil Militaire pour la Défense Nationale (ce fameux CMDN) et le général de corps d’armée Ranto Rabarisoa à partir de maintenant, aura du pain sur la planche. Ils feraient mieux de laisser les débats politiciens stériles de la capitale aux politicards, ces fieffés menteurs de stratèges de salon. Que ces chefs militaires, tous corps confondus, montrent ce qu’ils savent faire. Sinon qu’ils aillent se rhabiller avec la garde-robe de leurs épouses ! Ne penser à déshabiller Omer Beriziky pour habiller on ne sait quel général qui n’a jamais brillé sur un champ de bataille même contre des dahalo. Cela ne résoudra jamais, au grand jamais, les vrais problèmes de ce pays.