Mécontentement des originaires du Sud-Est

24/10/2012

L’état de santé du colonel Charles Andrianasoavina préoccupe désormais les originaires de la partie Sud-Est de Madagascar. Des notables locaux commencent à réagir, mais, pour le moment, dans des cercles restreints. Le colonel Charles n’est toujours pas rentré au pays, et pourrait, en effet subir une nouvelle intervention chirurgicale. Si c’est le cas, ce sera la cinquième fois qu’il sera opéré. Les originaires du Sud-Est suivent naturellement de près le cas de ce colonel que certains considèrent comme un héros.

Un notable du Sud-Est rappelle que cette région a toujours recelé des hommes vaillants qui n’ont pas hésité à prendre les armes quand cela était nécessaire. Il a rappelé que le colonel Bréchard qui jouait un rôle essentiel dans l’affaire du Groupe Mobile de la Police (GMP), en 1975, est un originaire du Sud-Est. En janvier, une mutinerie a éclaté dans ce camp avant l’assaut conduit par le général Gilles Andriamahazo. A plusieurs reprises, le colonel Bréchard a fait preuve d’actes de bravoure, même si ses initiatives n’ont pas toujours fait l’unanimité.
A rappeler également, qu’en 2000 et en 2002, le premier homme issu des forces de l’ordre à collaborer avec Marc Ravalomanana au sein de la mairie de la capitale, fut le contrôleur général de la police, Ahmad Augustin, un autre originaire du Sud-Est. Il était par la suite, très actif sur la place du 13 mai pour l’organisation de la défense de Ravalomanana lors des mouvements de foule qui ont poussé Didier Ratsiraka à quitter Antananarivo.
Notre interlocuteur se souvient aussi qu’en 1991, au moment fort de la crise politique, ce sont des originaires du Sud-Est qui ont pris d’assaut, à Toamasina, le palais des enfants pionniers où des militants armés fédéralistes qui soutenaient Didier Ratsiraka se sont retranchés. La violence a fait plusieurs morts à l’époque.
Ainsi, l’acte de bravoure des originaires du Sud-Est a été toujours à l’image des initiatives du colonel Charles Andrianasoavina. Ce dernier n’est plus actuellement en mesure d’agir. Mais beaucoup d’autres pourront le faire à sa place.