Opportuniste ?

24/10/2012

La présidente nationale du parti MAMAN (Madagasikara Mandroso), Yvette Sylla, tourne casaque. Elle réclame actuellement une amnistie générale, dont particulièrement celle de Marc Ravalomanana, et suggère une réconciliation nationale. Selon cette dernière, « sans une amnistie de Marc Ravalomanana, les tenants du pouvoir ne devront pas parler de réconciliation ». Et de poursuivre que « la crise actuelle ne peut pas se résoudre si on laisse brandir l’application de la loi contre Marc Ravalomanana afin d’empêcher son retour au pays ». Et concernant les élections, « il s’avère essentiel d’organiser des

scrutins bénis à la fois par la communauté internationale et le peuple tout entier », soutient la présidente nationale du parti MAMAN. Mais cette dernière a aussi avancé « une réconciliation des élites malgaches et d’arrêter de favoriser les causes côtières ».Avec ces déclarations, Yvette Sylla est devenue une championne incontestée de la politique du caméléon en catégorie poids plume dans l’échiquier politique actuel. Son parti qui regroupe une poignée de membres dans son rang, change de langue sur le processus de sortie de crise. Le régime est sur la mauvaise pente et le parti MAMAN guette l’occasion pour changer de navire. Si elle avait quasiment léché les bottes du régime depuis l’ascension d’Andry Rajoelina aux commandes, pas plus tard qu’hier, cette ancienne ministre des Affaires étrangères malgaches a tiré à boulet rouge, et avec un grand ébahissement des observateurs, le régime qu’elle avait elle-même servi activement. Quelle mouche a donc piqué la présidente du MAMAN ?
Elle servirait bec et ongle le régime depuis la chute de Ravalomanana. D’autant que des indiscrétions soutiennent que le couple Sylla aurait appuyé le camp d’Andry Rajoelina pour faire éjecter Marc Ravalomanana. La transition a été mise en place avec la force des armes, Yvette Sylla prend le relai de son mari dans la politique. Elle avait soutenu bec et ongle le jeune auteur de coup d’Etat. Ainsi, il est étonnant, qu’à cette époque où elle était de bonne mèche avec le régime, elle ignorait totalement les injustices perpétrées par celui-ci, elle ne savait pas le sens de la réconciliation et n’a pas touché mot au grand pardon. En effet, elle n’a pas levé son petit doigt pour dénoncer les exactions commises par le régime. L’historienne qu’elle est (comme elle voulait toujours rappeler en public) n’est pas parvenue à affirmer dans son analyse que la démocratie est complètement menacée durant la transition d’Andry Rajoelina. Elle ferme les yeux aux différents scandales de tout genre qui ont défrayé la chronique. Pire, et ce qui prouve son manque d’honnêteté, elle est allée à la soupe et cimente davantage ses relations intimes avec le régime controversé en intégrant le gouvernement.
Actuellement, et comme si de rien n’était, Yvette chante la palinodie. Elle a la langue bien pendue et entame un virage de 180° après qu’elle a été limogée de son poste de ministre des Affaires étrangères, tout simplement pour duper l’opinion. Alors que rien n’a changé sous le soleil, la situation dans le pays est le même de ce que le peuple avait vécu et subi en 2010, où Yvette Sylla a été membre du gouvernement. Seulement, cette dernière trouve actuellement que rien ne va plus avec le régime et de réclamer réconciliation et amnistie. On ne dit pas qu’elle est revenue sur sa raison, mais elle est, ni plus ni moins, opportuniste, comme les véreux politiciens de son époque. Après les négociations politiques concoctées unilatéralement par les partisans du régime, elle a été promue à la tête de la diplomatie malgache pendant un certain temps. Elle a succédé à l’amiral Hyppolite Ramaroson.