Ultimatum au régime

25/10/2012

La ville portuaire de Toamasina est en ébullition. Le mouvement conduit par Henri Rakotomalala, dit Riri Be, lance un ultimatum pour le 5 novembre prochain afin de résoudre les problèmes sociaux qui touchent la capitale de l’Est. « Nous voulons un Etat qui arrive à apporter des solutions aux problèmes des habitants de Toamasina », a tonné Riri Be. Il se sent requinqué après le succès de la première manifestation de rue du mouvement « Tsisy miala eto niany », en début de semaine. Un ultimatum à l’endroit du régime de Transition a été lancé pour que les dirigeants trouvent des solutions.

Riri Be a ainsi tenu à apporter un peu plus de précisions sur les tenants et aboutissants du mouvement qu’il dirige. « Toamasina est malade, il faut la soigner », affirme-t-il.
« Nous allons exiger le départ du Chef de Région si aucune solution n’est trouvé », affirme Riri Be. Les revendications du mouvement « Tsisy miala eto niany » sont pour le moment, relatives à la vie économique et sociale de la population. Les manifestants exigent la restitution des terres récemment occupées par un homme proche de la HAT, non loin de l’aéroport. Plusieurs dizaines de foyers sont devenus ainsi sans abri. « Les gens doivent au moins être indemnisés correctement », soutient Riri Be qui cite en outre le cas des populations expulsées de leur terre pour le passage du pipeline du projet Ambatovy. « Ces familles n’ont reçu que 2 ou 4 millions Fmg à titre d’indemnisation», continue Riri Be. Ce dernier a ainsi décidé de se rendre à Antananarivo pour interpeller les autorités.
6 millions ariary
Lors d’une rencontre avec la presse tananarivienne, hier, Riri Be, entouré de quelques notables de la région, dont le Tangalamena Patrick Zakariasy, a invité le président Rajoelina à se rendre à Toamasina. « Le président s’empresse de venir à Toamasina quand il est question d’argent avec Sherritt, mais il refuse de s’y rendre pour considérer les problèmes de la population », a soutenu ce fervent orateur.
Le mouvement « Tsisy miala eto niany » s’insurge notamment contre le projet Ambatovy. Le mouvement exige une indemnité de 6 millions ariary pour chaque employé de Sherritt qui ont été licenciés après la fin de la phase de construction du projet.
L’autre préoccupation du mouvement concerne la plainte contre la société MICTSL au port de Toamasina. « Des proches du régime ont proposé un milliard de Fmg au président de la Chambre de commerce, Félix Mandraina, pour qu’il retire sa plainte, mais il a refusé », avance Riri Be. Le mouvement « Tsisy miala eto niany » estime qu’il y a trop de malversation et de trafic actuellement dans le pays. Raison pour laquelle les meneurs réclament la création d’une cellule de crise nationale qui va enquêter sur les divers trafics pratiqués dans le pays, pour ne citer que celui du bois de rose et de l’or. Après le 5 novembre, si toutes ces revendications ne sont pas satisfaites, Riri Be et ses amis comptent enclencher la vitesse supérieure. Mais dès demain, vendredi, une autre descente dans la rue est programmée. Tous les notables de la région sont invités par les meneurs à venir à Toamasina. Le mouvement partira du gymnase de Soavita à partir de 8h. Un nouveau bras de fer en perspective.