Contre l’extermination dans le Sud

26/10/2012

L’ancien député dénonce la tuerie perpétrée par les militaires envoyés par Ambohitsorohitra au Sud de Madagascar. Il souhaite l’arrestation des gros bonnets qui, d’après lui, méritent également la mort. « On veut diminuer le nombre de troupeau dans le Sud de Madagascar pour pouvoir exploiter les richesses de son sous-sol ». C’est la conclusion du parlementaire Mara Niarisy, originaire de cette région actuellement martyrisée par le phénomène dahalo et par les répressions sanglantes des militaires envoyés par Ambohitsorohitra. Il déplore que de nombreux jeunes du Sud du pays soient abattus sèchement par les forces de sécurité sans enquête au préalable.

« De nombreux innocents ont été déjà tués », spécifie le parlementaire, avant de préciser que « l’odeur âcre des cadavres se ressent un peu partout ».
Le spectacle de désolation que la répression a engendré dans le Sud du pays déçoit complètement Mara Niarisy. Ce dernier déplore également la fait que « les exécutants sur le terrain soient sèchement abattus, alors que les commanditaires sont intouchables ». Le parlementaire est furieux en constatant cette réalité. « Il faut identifier les gros bonnets, les dahalo en col blanc, et il faut les tuer également », tonne-t-il, avant de se demander « pourquoi les gens dans le Sud sont tués sans ménagement alors que les chefs, à Antananarivo, ne sont même pas arrêtés ? ». La corruption partout
Pour ce parlementaire du Sud de Madagascar, les notables et intellectuels originaires de cette partie de l’île doivent réagir vigoureusement. Car la situation est trop injuste. Mara Niarisy est également persuadé que la corruption qui mine la Justice et le milieu des forces de l’ordre est à l’origine du pourrissement de la situation. Les extorsions de fonds perpétrés par les forces de sécurité sont à l’origine du malaise social dans de nombreuses zones rouges. « La corruption est partout », selon Mara Niarisy. Cette corruption a affaibli l’Etat, et les dahalo ont pu s’organiser au fil du temps, d’après l’ancien député. C’est ce qui explique ainsi le nombre impressionnant des dahalo qui attaquent souvent les villages. D’après toujours ses explications, c’est quelquefois pour se venger des forces de l’ordre trop habitués aux extorsions de fonds que les dahalo attaquent des villages. Ils saisissent ensuite l’occasion des affrontements pour éliminer des chefs militaires.
En outre, il évoque une méconnaissance flagrante des pratiques locales de la part des militaires sur le terrain. « Il est déplorable de voir que tous les hommes qui détiennent des ody gasy soient considérés comme des dahalo alors que tous ceux qui possèdent une centaine de bœufs, dans le Sud, en détiennent pour des raisons culturelles », soutient Mara Niarisy. Il estime qu’il faut plutôt s’informer auprès des gens qui connaissent la culture locale avant de recourir, de la manière actuelle, à la force.
Malgré le chaos qui règne dans le Sud du pays, Mara Niarisy est persuadé que le recours à la répression sauvage n’est pas la meilleure solution. Pour lui, il faut identifier les gros bonnets et les arrêter. Il faut également lutter efficacement contre la corruption, et appliquer les « Dina », car les pactes sociaux permettent le contrôle mutuel entre villageois.