La médiation a-t-elle perdu le contrôle ?

04/12/2012

Marc Ravalomanana a déjà émis son objection contre l’option « Ni…ni ». Il veut se présenter aux prochaines présidentielles. De son côté, Andry Rajoelina, lui, poursuit son offensive de charme pour ramifier ses bases et ne cache plus son intention de briguer un mandat électif. Pourtant, la résolution de crise est au statu quo. En attendant un improbable verdict de la SADC sur la crise malgache, à l’issue de sa réunion vers la fin de cette semaine, l’atmosphère est nébuleuse dans le pays. Le bout du tunnel est encore très loin pour la sortie de crise.

A défaut d’accord sur les questions électorales, les deux protagonistes de la crise, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, enfoncent de chaque côté, le clou et persistent sur leur position respective qui bloque le processus de sortie de crise. Les médiateurs, quant à eux, tardent à prononcer leur verdict final et entretiennent le suspens. Cette situation compromet la recherche de sortie de crise et entrave le dénouement de l’impasse actuelle. Ont-ils déjà brûlé leur dernière cartouche ? Car on commence à sentir leur absence dans l’échiquier.
Marc Ravalomanana persiste à se présenter aux prochaines présidentielles et rejette l’option « ni…ni ». Selon cet ancien président qui n’a rien perdu de son culot, cette option révèle une intention d’exclure sa candidature aux présidentielles. Pour lui, ce ne sera pas une issue valable pour accélérer la sortie de crise actuelle. A son avis, la sortie de crise devrait commencer par laisser tout le monde affronter les urnes « sans conditions ». Il s’engouffre ainsi de devenir un challenger potentiel aux prochaines consultations et défie Andry Rajoelina.
Andry Rajoelina, quant à lui, ne cache plus sa ferme détermination de se présenter aux élections, voire de briguer un « vrai » mandat à la tête du pays. Il use de son poids et des prérogatives de puissance publique pour dépasser ses adversaires dans la course à la magistrature suprême, après avoir pris un faux-départ. Mais il évite aussi l’entrée en lice de Marc Ravalomanana. Pendant l’inauguration de « son projet », Andry Rajoelina a fermement soutenu qu’il est temp, actuellement de se pencher sur l’organisation des élections et d’exclure toute velléité de nouvelle rencontre politique. A cet effet, le TGV démarre en grande pompe car les inaugurations vont s’enchaîner jusqu’à l’ouverture de la campagne électorale proprement dite. Mine de rien, le président de la Transition insinue que l’heure a sonné pour affuter les armes de chaque camp, en vue des prochaines consultations.